Les images que mes (pas assez nombreux) abonnés ont pu voir sur les réseaux sociaux de ce blog et/ou en bas de la présente page en attestent : cette année nous sommes partis en vacances en Ecosse ! De Glasgow à Edinbourg, en passant par un complet tour des Highlands, nous avons effectué un sacré périple, passant même quelques jours dans une magnifique demeure avec des amis. Si vous le souhaitez, je pourrais vous parler de ce superbe voyage dans des articles ultérieurs.

Aujourd’hui, plutôt que du trajet, je vais vous entretenir préparation aux vacance. Ne quittez pas cet article, ceci n’est pas un guide mais la relation d’une anecdote !

Un voyage en Ecosse, cela se prépare

Partant du Finistère, nous devions prendre un ferry pour la Grande Bretagne, traverser l’Angleterre du Sud au Nord, faire le tour de l’Ecosse, retraverser l’Angleterre du Nord au Sud, reprendre un ferry pour la France. Au total, nous prévoyions 8 lieux de résidence et 3000 km de route en 19 jours. Notre Tank allait donc être bien sollicité. Ayant passé (sans brio) son contrôle technique en fin de printemps, nous l’avons chaussé de nouveaux pneus, et fait réviser.

(La pulsion ?) L’impulsion.

Une semaine avant notre départ, prise d’une impulsion subite sous l’influence de belle maman, j’ai déchargé tout l’arrière du tank pour un gros voyage vers la déchetterie. La voiture vidée, j’ai constaté que la moquette de la voiture, originellement noire, était jonchée de grains de sables, feuilles et autres articles in-identifiables réduits en miettes. A l’avant, le désordre dépassait l’imaginable. Outre les petites voitures, crayons et autres tous petits bouts de papiers, il y avait des livres, une brochure de la foire aux vins 2018, le badge de stationnement obsolète depuis mon déménagement en avril 2017, quelques cartes de visites pro jaunies par le temps, plusieurs rouleaux d’essuie tout, ma trousse de secours de voyage, des sacs à courses et une glacière en fin de vie.

Regardant l’étendue du chantier, j’ai réalisé brutalement qu’il n’était pas envisageable de faire toute cette route avec la voiture dans cet état. Quelque chose devait être fait, immédiatement. Quelqu’un se devait d’agir vite… et ce quelqu’un ne pouvait être que moi.

Déblayer

Prenant mes jambes à mon cou mon courage à deux mains, j’ai entrepris de pénétrer la zone d’intervention. Avançant prudemment sur mon chantier, j’ai dégagé l’espace sinistré article par article. 98% de ce que je ramassais rejoignait l’un ou l’autre des deux sacs à portée de main (à jeter recyclable/à jeter pas recyclable).

Assez rapidement, je me suis trouvé -en position acrobatique entre le siège passager et le plancher avant-, face à un dilemme : les disques. Il y en avait partout, avec ou sans boite, dans des range CD ou à même le sol. Ils étaient plus de 100 et ils me regardaient.

Que faire ?
Eclair de génie : j’ai attrapé la vieille glacière souple, tout rangé en vrac dedans, disposant grossièrement pour que tout tienne à l’intérieur de ce contenant de 40 litres. Le sac plein, j’ai rentré le fatras ma musique dans la maison, me promettant de trier/ranger les disques dans les prochains jours, avant notre grand départ.

Le reste du vidage* s’est déroulé sans encombre majeure. Les 9 petites voitures, les 57 bouts de jeux, les 23 stylos, le cahier, les 3 carnets, les 3 paires de lunettes de soleil et les deux couteaux de poches retrouvés ont rejoint une bassine (j’ignore pourquoi cette dernière était dans la voiture) du matériel à garder. Le reste, y compris les pièces manquantes du puzzle éliminé le mois dernier car incomplet a rejoint les poubelles.

Nétwayé, baléyé, astiké

Savez-vous combien de gravillon peut contenir un C8 ?

Moi non plus. J’ai opté pour une opération balayette/pelle à l’ancienne pour dégrossir le nettoyage. Gentiment, Monsieur-Mon-Mari, lui-même occupé à une opération nettoyage commando mais concernant Gun, m’a apporté Tornado, notre aspiratueur familial. Tornado et moi nous sommes attaqués à tous les recoins de la partie avant, sortant les tapis, les secouant, déplaçant les sièges.

À l’arrière l’affaire s’est compliquée, car ma monture avait du mal à pénétrer les rails. S’il m’a sorti plusieurs bonbons, des brindilles, une bille et quelques morceaux de gâteaux, j’ai remarqué un bouchon de compote coincé tout au fond d’un rail. Avec l’un des 23 stylos, j’ai entrepris de le dégager, suant et (aucune oreille d’enfant n’étant à proximité) m’encourageant à coup de jurons. Le nez dans la poussière, au ras du rail, je tentait de faire sortir ce f***** bouchon qui semblait bien se marrer.

A cet instant précis, mon portable a vibré : photo à l’appui, une proche m’a annoncé la vente d’un 807 désormais inutile qui avait été stocké quelque mois sans servir. Je l’ai félicité, lui souhaitant d’avoir eu un nettoyage prévente moins pénible que celui en cours devant chez moi.

Elle m’a simplement répondu : ‘il y avait une colonie de fourmis à l’intérieur’.

Note de la rédactrice : il y a toujours pire ailleurs.

Le nettoyage de printemps quinquennal

La mission aspirateur/balayette/astiquage achevée, j’ai contemplé mon œuvre, émue par tant de propreté. Passant par-là, Monsieur-Mon-Mari est venu admirer le résultat. Apparemment, c’est la première fois en 6 ans d’utilisation que le tank a été aussi propre intérieurement.

Pour bien marquer le coup, j’ai tapissé le coffre une chute de PVC ‘imitation carreau de ciment’. Avant de remettre en place les fauteuils arrière et les rehausseurs à dossier. Puis j’ai fini le lavage du tank par un décrassage extérieur à la station-service.

Le grand départ

Le samedi suivant, nous avons fait nos valises, chargé la voiture, rangé la maison. Après dîner, vers 19h38, nous nous sommes installé dans notre tank rutilent : « Waouh Maman, c’est comme la voiture (de location) que nous avons eu en Savoie ! ». Fièrement, j’ai acquiescé : on va pouvoir circuler dans une belle voiture.

Je vous en ai parlé l’an dernier, nous voyageons à l’ancienne, sans tablette, lunii ou autres lecteurs DVD pour divertir nos enfants sur le chemin (pour connaitre tous nos secrets, c’est par ici). A cause de l’éloignement avec nos familles, nos enfants sont domptés habitués à passer de longues heures dans le tank. Objectivement, ils sont généralement très mignons durant les longues heures de routes. La plupart du temps, nos enfants se racontent des histoires, posent des questions, jouent à la poupée ou au centre aéré. Quelquefois, ils jouent avec nous aux charades, aux devinettes ou au bingo voiture**

La musique adoucit les mœurs.

Quand ils ont marre de la route, ou que la fatigue se fait sentir, l’un d’entre eux réclame de la musique. Là, nous démarrons la chaîne hifi, enclenchons l’un de nos nombreux disques de chansons et/ou d’histoires. Ce soir-là, à 20h03 et 58 km de la maison, pouce dans la bouche et doudou Castor contre son cœur, mon Loulou a demandé :

_ « Maman, tu peux nous mettre un disque ? »

Instant de flottement, regard de panique échangé entre le père de mes enfants et moi : les disques sont toujours en attente de triage dans la glacière hors d’usage posée au centre de notre salon… Nous allons passer 19 jours en voitures et faire plus de 3 000 km sans disque.

_ « Les enfants, on est désolés, mais il faudra vous contenter de la radio !
_ Mais il y a un disque, Maman, dans le lecteur »

Allumage de la chaîne HiFi de la voiture… cliquage* du bouton de changement de source… amorçage de l’intro d’une comédie musicale. Mon amoureux grimace, je rigole :

La serveuse aux tomates

Lors de nos 19 jours de voyage, nous avons pris deux ferries et fait 3 600km de route (oui, vous lisez bien). Cela signifie donc un certain nombre d’heures assis et ceinturés.

Lors de nos 19 jours de voyage, Loulou a systématiquement réclamé ‘le Disque‘ pour s’endormir dans la voiture… ce qui a occasionné un certain nombre de passage de Ziggy et j’aurai voulu être un artiste***.

Nous avons tenu bon jusqu’à la traversée retour de l’Angleterre.

À la 49 ème (évaluation grossière de ma part) diffusion  de la fin de Monopolis, lorsque France Gall grimpe dans les aigus (tenez, c’est cadeau)

le visage de Monsieur-Mon-Mari est devenu tout rouge, puis tout blanc, ses mains se sont crispées sur le volant.

Avant qu’il ne gare la voiture sur la bande d’arrêt d’urgence pour s’enfuir en courant, j’ai posé amoureusement la main sur sa cuisse, lui susurrant ma pensée secrète qui m’aidait à encaisser depuis 18 jours et 20h :

_ « Chéri, c’est Starmania certes. Mais cela aurait pu être Anne Sylvestre ! »

 

Notas :

*les mots ‘vidage’ et ‘cliquage’ n’existent effectivement pas, mais vous les avez tout de même compris, n’est ce pas ?

**Bingo voiture : le premier qui voit une voiture verte marque un point et lance un nouveau défi comme voir un camion bleu. Celui qui voit le camion bleu marque un point et relance la partie, etc.

*** Désormais mon Fifi, jukebox LIEN article sur pattes de la famille, chante l’intégralité des chansons en boucles…

 

Photos : Rudy and Peter Skitterians et Hans Braxmeier de Pixabay et 3enfantsen3ans.com