23h59. Plus ponctuelle que Cendrillon, gloussant encore des vannes de ma soirée entre filles, j’ouvre la porte de ma maison, aussi doucement que possible. Sur la pointe des pieds (essayez avec des bottes à talon, c’est un bon exercice de gainage), j’entre chez moi. Avec beaucoup de précautions, je referme la porte, tourne le verrou.
La maison dort. De l’étage, j’entends le délicat ronflement de Monsieur-Mon-Mari. La lumière des toilettes est allumée diffusant une lueur douce.
Tout est calme.
« Qui est là ? »
Je m’immobilise. J’ai dû rêver. Je retire mes chaussures, mon manteau.
« Maman, c’est toi ??? »
Un bras encore enfilé dans mon gros manteau d’hiver, je reste en suspend… Plait-il ?
« Maman ? Tu es là ? »
Manteau posé, je monte l’escalier. La porte de Fifi est fermée. Celle de Ririe entrouverte.
Ma fille est assise dans son lit.
« Maman, j’ai fait un cauchemar/pipi dans mon lit/suffisamment dodo(1). Le dodo il vient plus ! »
Les yeux grands ouverts, cernés, ma puce me regarde comme si je pouvais l’hypnotiser/l’assommer/l’étrangler(1) pour qu’elle s’assoupisse immédiatement. Son teint est pale, cireux. Elle a envie de faire pipi/faim/soif(1). Je la console/gronde/lui apporte un verre d’eau(1).
La prenant dans mes bras, je l’allonge. Parfois je sens son cœur battre à toute vitesse, signe de cauchemar. Un gros câlin, des bisous. Ma puce s’apaise doucement. Le pouce dans la bouche, sa respiration ralentit, ses yeux commencent à se fermer. « Ça va aller ma chérie, je peux te laisser ? » Hochement de tête, elle se tourne sur le côté, ferme les yeux.
Doucement, je dégage mes bras, me lève, quitte la chambre, laissant la porte entrouverte. Brossage de dents, enfilage du pyjama/la chemise de nuit(1), je fais le moins de bruit possible, même si je sais que m’entendre la rassure/l’aide à trouver le sommeil(1). Rejoignant ma chambre à pas feutrés, je me glisse sous la couette le plus discrètement possible pour ne pas réveiller Monsieur-Mon-Mari : demain matin, c’est lui qui sera de garde et cela va être chaud.
Quand je me lèverai, il aura préparé ma Ricoré, sera en train de nourrir la nichée. Il me demandera si j’ai passé une bonne soirée. Il me dira que Fifi a perdu puis retrouvé doudou bleu/doudou blanc(1), que Loulou a chanté dans son lit avant de s’endormir et que Ririe a fait un cauchemar/pipi dans mon lit/demandé un verre d’eau(1). Sur sa chaise, les jambes relevées le long du corps, le visage blanc et les yeux cernés, Ririe sera immobile. La journée va être difficile. Si elle/on(1) a de la chance, elle parviendra à s’endormir pendant le temps calme après déjeuner, ce qui rendra l’après-midi plus agréable pour tout le monde.
Elle en a ras le bol que le dodo ne vienne pas.
Elle aimerait dormir.
Mais le dodo n’est pas gentil avec lui.
Au bord des larmes, elle constate : « Le marchand de sable ne passe jamais quand il faut le week-end, c’est trop nul ! »
(1) Rayer la/les mentions inutiles
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