Ce matin, je suis tellement en retard que cela n’a plus d’importance. Alors je fais un détour par la zone commerciale pour m’occuper dès maintenant de mon aléa du jour. Je remonte la longue rue. Au feu tout droit, au rond point à gauche, et à droite juste avant le feu. Parfois j’ai l’impression que le tank pourrait rouler seul jusqu’à cette destination.
Ma place habituelle est libre sur le parking de l’échoppe. Je m’y stationne. De son comptoir, le gérant m’a vu, il me fait un grand sourire. Je pousse la porte, le porte-feuille en berne.
« Bonjour Madame Dupont, que vous est-il arrivé aujourd’hui ? » me dit il.
« Aucune idée. Suis rentrée sur mes quatre roues hier soir et ce matin y’en avait une à plat. J’ai bien cogné l’avant gauche hier en descendant d’un trottoir… mais c’est l’avant droite qui m’a lâchée. Elle est dans le coffre maintenant. » Lui répondit-je.« On va aller voir cela » me dit il sur le même ton qu’un médecin face au patient qui se déshabille.
L’homme m’accompagne jusqu’au tank. J’ouvre le coffre, lui montre l’objet du délit. Le docteur du pneu attrape ma lourde roue comme si elle pesait 200g, la tourne sur elle même et ne tarde pas à trouver l’objet de mon tourment : une coupure de 1cm de longueur.
Le pneu a peut être 6 mois d’existence.
Je le regarde, entre tristesse et espoir. Le réparateur de pneu connaît mon nom… Il me fait l’offre fidélité malgré que je lui confie uniquement les pneus d’une seule de nos deux voitures… (Ai-je besoin de préciser que la gomme est une ligne de budget à elle toute seule dans mes comptes de ménage ?) Il réfléchit un instant, se gratte la tête, tripote la coupure.
« Allez Madame Dupont, on va bien trouver un moyen de vous réparer cela… Pour cette fois ci c’est bon ! »
Rassurez moi, vous aussi vous avez parfois des soucis de voiture ? Nan ?
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