En week-end nous avons la (mauvaise) habitude de laisser les deux aînés regarder un dessin animé le matin pour que la maison reste calme et que le petit dernier et le parent de repos* puisse dormir leur comptant. Souvent, c’est l’insomniaque Ririe qui s’éveille en premier. Bien qu’elle soit capable de discrétion, il est rare qu’elle se lève sans faire de bruit devant la porte de Fifi pour l’encourager à se lever en allant nous chercher. Ririe n’aime pas la solitude.
Une étape cruciale de l’éveil est le choix du dessin animé. Quand le premier debout est mon malin Fifi, une partie de sa discrétion est probablement induite par la perspective de pouvoir choisir seul la projection du jour… alternativement une histoire de voiture qui parlent ou d’enfants perdus. Il s’installe tranquillement sur le canapé avec son doudou blanc et son bib’ de chocolat (il a le droit au bib’ à la maison). A son réveil, Ririe nous rejoint, les cheveux dans toutes les directions et les yeux encore emplis de sommeil devant le film en cours. Privilège du week-end, je lui sers son jus de fruit matinal devant la télé, parfois agrémenté d’une tartine.
Vers 8h30 et la fin du film, je récupère Loulou qui chante « Papa, Maman, je suis ‘éveillé » dans son lit. Une fois installé sur moi en mode nourrisson dans un fauteuil du séjour, il écluse d’un coup sa boisson à l’avoine pendant que les « grands » finissent leur visionnage.
J’aime ces moments calme. Ils sont rare et précieux.
Certes, commencer la journée par de la vidéo n’est pas une bonne habitude, mais le mérite est qu’ils démarrent ‘piano’… donc ‘sano’ quand même.
Le générique de fin de film annonce aussi celle la trêve. Loulou est déjà dans la salle de jeu, ses aînés, le rejoignent, réquisitionnant parfois brutalement l’objet de son attention. On sort les rails du train, ils se disputent sur qui va conduire la locomotive des pompiers (oui, ils ont une locomotive Pompier, mais aussi une locomotive ambulance et une locomotive police, et les pompiers partagent leur caserne avec la prison des flics, et alors?). Un de mes trois enfants commence à jouer avec le garage Fischer Price, le même que celui de mon enfance, coinçant l’ascenseur en mettant des trucs inappropriés dedans « Superman peut voler mon chéri, il n’a pas besoin de prendre l’ascenseur tu sais ». Souvent cela se dispute, bien évidemment on attend que l’autre prenne un jouet en main pour en avoir instantanément une envie vitale.
Ces dernières temps, Loulou est en période ‘chouchougne’ : il trépigne et pleure à la moindre contrariété vis à vis de sa fratrie. Fifi est en mode demi de mélée : il pousse… soit par oral en se moquant de sa sœur jusqu’à ce qu’elle explose soit, en fonction de son humeur, en poussant celui qui le contrarie jusqu’à ce que jolie chute s’en suive. Ririe pour sa part se prend, pour la première fois de sa vie, pour un chien d’attaque : elle mord celui qui le contrarie. 3 enfants en 3 ans, c’est beaucoup d’amour, mais aussi un peu de guerre à la maison désolée, c’est pas sur ce blog que vous trouverez la famille parfaite… ceci dit la perfection est d’un ennui !
Alors, ce matin là, après plusieurs disputes/enfants qui pleurent/enfants poussés/traces de morsures à divers endroits, c’est avec soulagement que nous avons laissé nos enfants se défouler dans le jardin. Monsieur-Mon-Mari a lancé une lessive puis entreprit de ranger le séjour. A l’étage, je triais les vêtements des enfants pour retirer le trop petit et mettre en place le plus grand.
Par la fenêtre, je voyais mes trois castors juniors jouer autour de l’unique balançoire utilisable (mon frère a cassé l’autre en l’essayant le week-end de Pâques). Loulou tournait autour des poteaux avec sa tondeuse en plastique, Fifi était assis dessus, Ririe grimpait sur les cordes restantes de la balançoire cassée. Les trois lascards étaient enfin réconciliés.
Prenant confiance, Fifi s’est mit en mode cochon pendu, tête en bas, ne se tenant plus ni par les pieds, ni par les bras. Bien évidemment, il est tombé de son siège. Allongé dans l’herbe, en dessous du portique, il s’est dit qu’il n’était pas si mal. Alors il a mit les bras en croix et regardé le ciel. Loulou s’est approché de lui, ils ont échangés quelques mots, et mon ‘tit dernier est reparti vers la maison en trottinant.
Voyant la balançoire (enfin) disponible, Ririe s’est assise dessus, commençant à se balancer alors que Fifi était allongé dessous.
L’inévitable choc est arrivé avant même que je n’ai le temps d’ouvrir la fenêtre pour les avertir : Loulou a appelé Fifi qui s’est redressé pour lui répondre au moment où le pied de Ririe passait au niveau de sa tête. Mon cœur a fait un bond de dix mètres. Fifi lui est retombé direct au sol. Ririe est descendu en catastrophe de la balançoire.
Fifi s’est relevé en pleurant. Au rez de chaussée Monsieur-Mon-Mari n’avait rien vu ni entendu. A l’étage, j’étais trop loin pour courir serrer fort mon fils dans mes bras. J’étais sur le points de descendre comme une flèche quand j’ai vu mes deux aînés se prendre mutuellement dans les bras. « Ca va aller Fifi ? Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas te faire mal. Est ce que je peux regarder ? » a dit ma fille de cinq ans. Toujours pleurant, Fifi a desserré son étreinte juste assez pour que sa sœur regarde son visage. Ririe lui a caressé doucement le front, a fait des bisous à l’endroit qu’elle avait malencontreusement cogné. Les sanglots de mon fils s’apaisaient déjà. Elle l’a reprit dans ses bras et Loulou est venu se joindre à leur câlin.
Quelques minutes plus tard, mes deux aînés étaient assis ensemble, face à face, sur la balançoire, se balançant mutuellement comme nous le faisons parfois encore avec eux. Comme il n’avait rien vu ni entendu, j’ai raconté la scène a Monsieur-Mon-Mari. Nous les avons laissé libres de nous encore un peu puis il les a rejoint pour jouer avec eux. Personne ne lui a parlé de l’incident.
Ce n’est que le soir, quand j’ai découvert l’énorme bosse sur le front de Fifi, qu’ils nous ont raconté, à leur façon, le coup de pied de Ririe. « On a eu un accident » m’ont ils dit à l’unisson, « mais on s’est fait des câlins et des bisous alors c’est pas grave parce que l’amour cela guérit tous les bobos».
Et chez vous ? Comment s’entendent vos enfants ?
*Les jours de congés (vacances/weekend), un de nous deux est « de garde » et prend en charge les enfants le matin pour que l’autre puisse se reposer.
Cette anecdote m’a mis les larmes aux yeux. Ils redonnent ce qu’ils reçoivent : de l’amour.
Belle journée 🙂
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Merci beaucoup pour cet adorable commentaire ❤
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J’adore !
Guerre et paix, partout pareil 😀
Ici ce que je préfère c’est lorsqu’ils jouent à papa maman… ils s’appellent Chéri, Doudou, Mamour… se font des bisous… dansent… Et ils attendent toujours cinq bébés en même temps !!! Cinq pour faire mieux que Nous mais en même temps ?!? 😉
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5 en même temps ?!!!
ici ils (indifférent fille garçons) accouchent de bébé ou de chimpanzés suivant l’humeur
C’est toujours passionnant de les regarder jouer
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Merci pour cette jolie histoire! C’est si emouvant de voir les enfants solidaires et unis!
(Dans ces cas la je suis trop fiere et je me dis qu’on est des trop bons parents… jusque cinq minutes plus tard quand ils recommencent a se taper dessus 😀 )
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Mes enfants sont plus doux entre eux que mes frères et moi… encore aujourd’hui, mes frangins et moi avons tendance à nous chipoter dès que nous sommes ensemble… j’estime notre age mental à 15 ans quand nous sommes 2 réunis, et entre 9 et 11 ans quand nous sommes tous les trois (ce qui est extrêmement rare, malheureusement).
Ici, nous faisons tout pour favoriser la complicité et la solidarité de nos enfants entre eux. c’est une de nos priorités 🙂
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Très jolie histoire … et du bonheur partout !
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Merci 🙂
On met de l’amour à toutes les sauces… On fait ce que l’on peut.
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