Elle a un châssis, des pneumatiques, des amortisseurs, une coque, des freins et un guidon : la poussette, le gros achat des futurs nouveaux parents ! Selon un sondage représentatif de mon entourage : si, pour la majorité des achats « pour le bébé » la future maman décide/choisit, le futur papa est très engagé dans le choix du carrosse.
Nous n’avons pas fait exception.
Novembre 2011 (M-3 ) : Après une étude théorique du marché, nous consacrons un samedi à la tournée des boutiques spécialisées dans la puériculture. (Pour mémoire, quand on attend son premier enfant, on a encore le temps de passer la journée à faire les magasins).
En fin d’après midi, après avoir acheté un parc pliant, et quelques gadgets indispensables dont nous ignorions qu’ils étaient inutiles, nous sommes arrivés dans l’avant dernier magasin. Épuisés, mon gros ventre et moi avions une obsession en entrant : trouver une place assise. Mis en jambes par la demi douzaine de magasins précédents, dont un tour complet chez ‘le Suédois’ option grosse dispute sur l’utilité de la possession d’une table à langer, Monsieur-Futur-Papa* a commencé son tour des carrosses. La plupart des modèles étaient des jumeaux de ceux que nous avions déjà découverts dans les précédents magasins. Les prix étaient, à l’euro près, les même que chez les concurrents. Comme les concurrents aussi, il y avait des modèles en promotion. Monsieur-Futur-Papa faisait demi tour au bout de la gondole quand il l’a remarquée.
Elle était là.
Il a tout de suite su que c’était « elle ». Un véritable coup de foudre.
Son châssis plastique gris et profilés d’aluminium, ses trois roues, amorties, son guidon molletonnée, l’assise bleu lavande, sa couleur préférée : elle lui était destinée !
Monsieur-Futur-Papa m’a regardé, l’œil brillant, les oreilles dressées sourire jusqu’aux oreilles : « Celle-ci est top, elle permettra d’aller se promener jusque sur la plage, en plus elle a une super couleur… ».
Intriguée par tant d’enthousiasme, je me suis approchée pour la voir de plus près… l’étiquette de prix m’a arraché un gloussement horrifié !
(Voix d’hôtesse de l’air crispée) : « Ce tarif correspond réellement à une poussette ? Ou est ce qu’on a l’auto avec ? Parce que pour info, ma polo -de 20 ans d’âge certes- s’est revendue deux ans plus tôt à 750€… mais elle était munie de quatre roues, pas trois ! »
Une des grandes découvertes de la parentalité est la découverte de la ‘pigeonalité’ du futur parent qui ne sait pas par quel bout se prennent les achats. Beaucoup d’articles voient leur prix croître irrationnellement dès qu’il s’agit de s’adresser à une femme enceinte ou à un futur Papa. Il est tout à fait possible de s’équiper avec un budget raisonnable, mais entre les hormones, la méconnaissance des possibilités et l’envie des proches de faire plaisir par des cadeaux au futur enfant, les prix gonflent parfois démesurément. Un exemple qui m’a frappé est le couchage : il existe des matelas à 20€ ou à plus de 200€… Quand au lit lui même, entre le premier prix ‘du Suédois’ et le milieu de gamme des magasins spécialisées, le ratio est d’environ 1 pour 12 ! Concernant la table à langer, c’est pire : on peut utiliser le dessus d’une commode, du lave linge ou une table… ou acheter un meuble ‘prévu pour’ (jusqu’)à plusieurs centaines d’euros.
Les poussettes ne font pas exception quand à l’étendue de la gamme de prix. Mais elles sont comme les ordinateurs : d’un magasin à l’autre, les options varient souvent, ce qui peut gêner la comparaison.
Le modèle roulant sur lequel avait flashé Monsieur-Futur-Papa était cependant d’un marque anglaise chère chez tous les concessionnaires… et très encombrant. Les poussettes trois roues ont pour caractéristiques communes d’être très agréable pour les promenades en terrain cabossé grâce à leurs trois roues pneumatiques suspendues et écartées, mais aussi d’être particulièrement encombrantes à cause de leurs trois roues pneumatiques suspendues et écartées.
Contrairement a beaucoup de ses consœurs haut de gamme qui se présentaient sous mode trio **, cette poussette bleu lavande proposait, outre le magnifique châssis tous chemins, un cosy qui s’allonge totalement dos à la route. Encore secouriste à cette époque, il était hors de question dans mon esprit que je mette mon bébé tout neuf perpendiculaire à la route dans une nacelle**… Future maman, j’étais ennuyée à l’idée de mettre mon enfant au dos fragile en position assise pour de longs trajets (nous vivons à 6h de route de nos parents respectifs). Le cosy option couchage m’a donc immédiatement intéressée. Le châssis à trois roues par contre, je n’en voulais pas : à l’époque je conduisais une petite citadine et je pressentais (à juste titre) qu’il remplirait totalement le coffre.
Flairant l’aubaine, une vendeuse s’est approchée de nous. Elle nous a expliqué l’article indiquant, au passage, que seule cette marque proposait des cosy totalement inclinables. Voyant mon manque d’enthousiasme (euphémisme) face à la partie roulante, elle nous proposa un autre châssis, poussette canne compatible avec le super cosy au tarif nettement plus accessible. J’ai repris mon souffle, mais Monsieur-Futur-Papa s’est renfrogné.
La vendeuse a profité de cet instant de flottement pour abattre sa carte maîtresse : la couleur ‘bleu Provence’ (sic) était en fin de production, le modèle d’expo ci-présent était donc le dernier disponible, et ils était sur le point de le solder de 30%. (Cela mettait ‘la roue’ à ‘seulement’ 166,67€, au lieu de 250€). Elle nous a donnée la brochure officielle de la marque pour nous laisser réfléchir et s’est éloignée pour renseigner d’autres pigeons futurs parents.
Monsieur-Futur-Papa a feuilleté le catalogue, s’extasiant sur la variété d’accessoires inclus dans les modèles de cette marque haut de gamme : capote de pluie façon enfant bulle, chambre à air de rechange, pompe et (tadam!) voile UV pour les jours de grand soleil. Les fabricants pensent à la peau fragile des bébés britanniques.
« Mouais. » Lui ai-je répondu en réponse à la liste des gadgets, « tout cela est bien beau, mais on parle d’un achat de 500€. Je suis d’accord pour le cosy, mais on prend le châssis citadin, la poussette canne toute légère qui se plie et coûte beaucoup moins cher. »
Pendant quelques secondes, j’ai pensé avoir convaincu Monsieur-Futur-Papa qui me regardait l’air résigné, un peu triste. Doucement, Il a refermé le catalogue de la marque anglaise.
Sur la dernière de couverture du catalogue de poussettes : un couple dynamique, l’air enjoué et heureux, pulls sur les épaules du polo et pantacourt aux jambes, marche pieds nus sur une plage au sable clair sur fond de mer bleu. L’homme pousse fièrement la poussette sur laquelle Monsieur-Futur-Papa a flashé, de la même couleur que la notre.
Oui, c’est par une photo publicitaire qu’il a emporté le morceau.
Et vous, comment avez vous rencontré votre poussette ?
Nota : cet article est un complément sur l’article « logistique » général que vous pouvez lire ici (cliquer sur le lien)
*A l’époque Monsieur-Mon-Mari ne l’était pas encore
** Il existe de nombreux types de poussettes, okay… mais sachez qu’à l’achat, on peut opter pour
– une « poussette simple » : ben une poussette quoi
– un « duo » : une poussette + un cosy pour la voiture (le siège auto du nourrisson)
– un « trio » : les deux précédents + une nacelle qui servira pour la voiture (ce que je me permets de déconseiller –lien explicatif parmi de nombreux autres) ou comme landau/berceau quand le bébé est tout petit.
Je ne sais jamais si quand je commente avec le téléphone ça passe ou pas 😉
Alors au cas ou 😀
Ici aussi, la poussette a été le seul et UNIQUE achat paternel !
Nous partions pour un babyphone à 15E que jamais nous ne trouvâmes et nous sommes revenus après 1H30 avec une poussette trio trois roues à 700E en soldes !!!
Oui ça a fait mal aux fesses, mais je savais aussi que je voulais plusieurs petits poussins.
A l’heure actuelle, elle sert encore parfaitement pour bébé4 et se porte comme un charme 😀
Et je pense la revendre 150/200E à la fin de son utilisation sans aucun problème.
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J’attends le retour de la cape de pluie (en séjour prolongé sur la région parisienne) pour vendre la mienne dans les mêmes tarifs.
Merci pour ce témoignage qui me fait bien sourire, et longue vie aux poussettes de compet’ !
PS : si c’était à refaire, je pense que j’achèterais d’occasion… et toi ?
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Je ne sais pas trop…
Autant les chambres bébés ça m’était apparu comme une évidence de les acheter d’occas, autant la poussette… plus d’usure.
Pourtant après six années **même si on sent qu’elle a vécu plein de chose 😉 ** l’expérience montre que ça tourne parfaitement.
Disons que si j’achetais ma poussette d’occas, je partirais alors sur le haut de gamme que n’avons pas pu nous payer neuf à l’époque car ça représentait deux fois le budget que nous y avons consacré :p
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Ca me rappelle des choses mais très lointaines… Pour mon aîné où on a eu un combiné neuf très beau a l’époque, cadeau de naissance des grands-parents !! Après, nous avons pratiqué la poussette double ^^ puis pour ma dernière, juste une poussette canne dès la naissance. Je riais en voyant les tanks de mes copines primipares 😀
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C’est exactement cela… On reconnait souvent la primipare à la taille de sa poussette 😀
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