Il y a un an, mon fils savait à peine marcher

Il y a neuf mois, il ne disait que quelques mots.

Il y a six mois, il était encore mon bébé.

Aujourd’hui

Mon fils est déjà grand.

Il sait

• Allumer la chaine HIFI de sa sœur, mettre en marche le disque de La Flute Enchantée.
• Régler le son de la musique dans la voiture et enlever la sécurité enfant.
• Monter et démonter des jouets Playmobil, pour peu qu’il ait vu faire devant lui
• Dénombrer jusqu’à trois, reconnaitre toute sorte d’objets parfois incongrus
• La différence entre un bus et un tram, un avion à hélice et un avion à réaction
• Nommer plus de coquillage que moi
• Faire du tricycle si on prend la peine de rapprocher la selle des pédales

Poussé ou tiré (je ne sais pas trop) par ses deux aînés, il a envie d’avoir 4 ans comme Fifi voire 5 comme Ririe qui sait faire du vélo sans roulette. Parfois il se rend compte qu’il ne sait pas écrire son prénom pour de vrai, couper proprement avec des ciseaux ou atteindre le compotier, même en montant sur une chaise. Frustré, il va trépigner jusqu’à ce qu’une bonne âme, le plus souvent sa sœur d’amour, fasse pour lui ce qu’il désire.

Parfois il a décidé qu’il était grand même s’il n’a que deux ans et demi.

• Il refuse de donner la main pour traverser la rue
• Il monte tout seul dans sa chambre pour aller au lit
• C’est lui qui met ses chaussons
• Il branche les appareils électriques, même quand il y a une prise de sécurité
• « Papa, pas de jouet à table, non non et non »
• « Maman, on ne chante pas à table, non non et non »

Mon fils est encore tout petit

Il a besoin

• D’être câliné, qu’on le cajole quand il vient jusqu’à nous
• De gouter ma Ricoré lait tous les matins
• D’avoir des bisous magiques dès qu’il se cogne le petit doigt sur la table
• De beaucoup dormir
• De donner la main dans l’escalier
• D’être porté pour aller au lit
• Qu’on lui mette ses chaussures, ses vêtements

Parfois il cherche à rester bébé et fait semblant

• De ne pas connaitre les couleurs : tout est jaune… sauf ce qui est jaune bien entendu
• De ne pas comprendre qu’il faut finir son riz avant de manger du fromage
• De ne pas savoir qu’on doit demander la permission
• De ne pas pouvoir dire son âge ou son prénom
• De ne pas maitriser ses bras ou ses jambes

Cet inventaire à la Prévert, totalement incomplet montre que, même si nous ne le voyons pas, il évolue. Le premier septembre, notre petit chat est allé à l’école pour la première fois. Il a sauté dans les bras de la maitresse des grands (elle et lui ont déjà une longue histoire d’affection) avant de saluer sa maitresse d’un bisou et d’un grand sourire.

Lorsqu’il a descendu les trois marches qui descendent à sa classe, il a eu l’ai inquiet quelques secondes. Son père et moi l’avons donc accompagné dans la salle. Un instant plus tard, il se dirigeait vers le coin des Duplo et nous n’existions plus. Un bisou sur sa joue et nous l’avons laissé aux mains de sa maitresse.

C’est différent quand c’est le dernier

Ce jour de rentrée, cela nous a fait quelque chose de laisser notre petit dernier. Monsieur-Mon-Mari et moi nous sommes regardés, un sourire mi-heureux mi-nostalgique de l’un à l’autre : c’est parti pour quelques années…
Nous n’avons plus de bébé.

On est ambivalent, heureux de le voir grandir, nostalgique de ses premiers mois.
Lui aussi est ambivalent, peut-être par conséquence ?

Mon petit est grand, même si c’est le plus petit de mes enfants, presque aussi léger que sa sœur au même âge. Est-ce un hasard s’il est le plus fragile de nos trois enfants ? Être petit dernier, c’est rester à vie le plus jeune… mais vouloir aussi grandir comme les autres.

Propre en journée depuis moins d’un mois, il refuse le pot, préférant les toilettes de grands, à l’image de ses aînés. Bien qu’il souhaite encore son biberon, il demande un verre avec du jus de fruit le matin, comme ses aînés. Il aime être couché seul avec un de ses parents mais demande à entendre l’histoire avec son frère et sa sœur. Il faut que je m’imprègne de cette idée :

Mon fils n’est plus un petit, il est un petit grand.