Le quotidien·Les jolies choses

[TAG] L’enfant que j’étais…

3 enfants en 3 ans cecile enfant
J’ai 7 ans et je répare mon vélo

Ma copine Picou Bulle se lance, et crée son propre TAG.
Y participer me donne l’impression d’être moi-même quelqu’un d’important. Comme toujours avec elle, on va être dans les bulles de poésie.

Aujourd’hui, je vais donc vous raconter un peu l’enfant que j’ai été. C’était dans un autre siècle, une époque où les enfants portaient des vêtements flashy et suçaient des myster freeze en rentrant de l’école à pieds et sans adultes.

L’enfant que j’étais était une enfant…

Différente des autres.

Mais qui n’avait pas totalement conscience de sa différence. A ma décharge, pour moi ce sont les autres qui ne raisonnent pas comme moi (et non moi qui ne raisonne pas comme les autres). Toute mon enfance, je me suis sentie en décalage avec mes contemporains. Ce n’est qu’adulte que j’ai pu comprendre l’origine de mon originalité et apprendre à vivre avec.

Autonome.

Même toute petite j’aimais être seule. Ma maman raconte qu’après deux fils, elle était contente d’avoir une fille. Comme j’étais souvent seule (mes frères sont nettement plus âgés), elle venait jouer à la poupée ou à la dînette avec moi. D’après elle, cela ne durait pas longtemps car, si je la laissais faire, je lui faisais comprendre que je préférais jouer seule.

Peu ‘genrée’.

Mes parents ne faisaient pas de distinction entre les jouets dits filles ou garçons. Ils suivaient nos goûts plus que les modes. Par ailleurs, j’ai surtout grandi avec des garçons. Donc, si effectivement je jouais à la Barbie, ma poupée mannequin était le plus souvent nue (plus pratique), faisait de l’escalade et sautait en parachute avec l’équipement du Big Jim de mon frère (oui, pour de vrai, du haut de la maison de famille).
Mes poupées étaient élevées par mon copain d’enfance et moi. Elle partaient en vacances en camping-car sous la table de ping pong (un concept que mes enfants ont adapté puisqu’ils partent en vacances en camping-car sous la table du séjour). Entre mes cousins, mes frères et les copains ‘de la rue’, jouer dehors était plus important pour moi que me pomponner…

Indifférente à son look.

Les lunettes achetées avec mon argent de poche. Look typique des années 80. J’ai 7/8 ans.

En CM2, j’étais la dernière en pantalon de velours dans une école où les jeans envahissaient les cours de récréation.
A partir du CE2 j’ai dû porter des lunettes. En quelques mois, j’ai perdu 2 paires. Mes parents m’ont fait payer la troisième avec mon argent de poche. J’avais 8 ans et j’ai choisi des lunettes moches que j’ai gardées pas mal de temps (pas envie d’en repayer une autre paire).
Pantalon de velours et lunettes translucides roses ne constituent pas de bons atouts pour la popularité en primaire.

L’enfant que j’étais avait pour jouet préféré…

Mon garage Fischer Price. Un jouet important de mon enfance (et de celle de mes frères). Aujourd’hui, mes enfants jouent avec son jumeau

Hum… En dehors de ma collection de majorette aujourd’hui disparue (j’ignore totalement ce que j’en ai fait), je ne me souviens pas d’avoir eu un jouet important.

J’ai gardé les poupées Tinnie de mon enfance, avec leurs vêtements et de nombreux accessoires. Seul Nénuco, un poupon Corolle (comme son nom ne l’indique pas) et deux trois vêtements ont atterri dans la salle de jeu des enfants à ce jour. J’ai aussi trouvé en brocante les jumeaux du garage et du tableau de jeux Fischer Price de ma petite enfance ainsi que ma petite imprimante Nathan.

Certains enfants ont pu garder leurs camping car, eux !

Quoi que… Ma maman lisant probablement ces lignes (coucou !), je vais vous parler du jouet qui m’a le plus manqué : mon camping-car de Barbie !
Petite, j’avais un camping-car de Barbie, avec les roues, le volant, la couchette qui se transformait en banquette. A l’époque, le rose n’était pas omniprésent dans l’univers Mattel : mon jouet était couleur crème, l’intérieur a dominante orange. J’adorais ce jouet. Je pense que je passais autant de temps avec que mon Fifi avec le camping-car Playmobil de sa sœur.
L’été de mes six ans, avant mon entrée en CE1, ma famille a déménagé. Pendant le déménagement, nous étions au loin, probablement chez mon Grand Père dans le sud de la France. En arrivant dans la nouvelle maison, j’ai découvert ma nouvelle chambre, son papier peint so 80s avec les rideaux assortis (dominante de vert pomme et rose bonbon)… mes poupées étaient là, mes petites voitures aussi… mais pas le camping-car !!!
Mes parents l’avait jeté dans le déménagement.
Depuis des années, ils prétextent qu’il n’était pas en état de survivre au déménagement.
Mais je connais la vérité : ils ont voulu me brimer ! Ils m’ont ôté ma raison de vivre, mon âme d’enfant, mon jouet préféré le plus important de toute ma vie ! (Oui, je continue à emm…quiquiner ma maman avec cette histoire 33 ans après les faits –bisous Madame Mère qui doit être entrain de penser ‘sale bête’ 🙂 ).

 

L’enfant que j’étais se régalait de…

Admirons le carrelage typique de l’époque… celui au sol de ma cuisine actuelle est de la même couleur.

Livres !
J’ai toujours aimé le chocolat… mais j’ai commencé à dévorer les livres bien avant de savoir lire. Et mon appétit est toujours aussi fort.
Enfant j’étais déjà éclectique. En fin de primaire je passais sans me poser de questions de Boule et Bill à Agatha Christie en passant par la série des Alice de Caroline Quinn ou Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier.

Adulte, je continue à lire de tout. Et quand je dis de tout : rien que ces dix derniers jours j’ai fini La fille de Brooklyn de Musso, avalé tout rond Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre (Goncourt dont l’adaptation vient de sortit au cinéma) et enchaîné sur un bouquin pour ado Dans chacun de mes mots (pas si mauvais). Mes deux auteurs fétiches sont, depuis le lycée, Régine Deforges et Emile Zola. Ils ont plus de point commun qu’il n’y paraît.

L’enfant que j’étais s’est un jour fait gronder parce que…

En vacances au Club Med, j’ai 4 ans et demi

Peu de souvenir de punitions enfant. J’étais plutôt calme. Et puis c’était souvent mes grands frères qui se faisaient disputer à ma place selon l’adage « on ne prête qu’aux riches ». En général ils prenaient la punition des parents puis réglaient leurs comptes avec moi à la première occasion.
Je perdais beaucoup de choses, en particulier ce qui était précieux. La médaille qui m’a été offerte pour ma première communion est le pire exemple : je l’ai perdu l’été suivant… c’était un bijou de valeur que l’on a cherché dans la maison de famille pendant des années sans succès. Peut-être est-elle enterrée dans le jardin ? Aucun souvenir, au grand désespoir de mes parents (ils n’avaient qu’à pas jeter mon camping-car de Barbie, car c’est là que j’aurais rangé ma médaille, j’en suis certaine !).

 

Plus prosaïquement, si l’on considère que mon frère aîné a fait un tonneau avec la voiture de mon grand-père à 15 ans, que mon second frère a mis le feu à sa chambre une fois vers 19/20 ans, je pense que mes parents étaient plutôt philosophes vis-à-vis de mes petites bêtises.

L’enfant que j’étais rêvait de…

Devenir un grand écrivain. Ou un pompier qui sauverait les gens.
L’été de mes huit ans, en vacances dans la maison de famille (celle dont je balançais ma Barbie en parachute du dernier étage), j’ai construit seule dans le jardin une petite cabane pour jouer à la poupée. Ce fut le point de départ d’une vocation : j’ai décidé que, quand je serais grande je fabriquerai des maisons pour que les gens puissent avoir une belle vie dedans.

Aujourd’hui je tiens un blog tout en me rêvant romancière un jour futur. J’aime trop le feu pour avoir intégré les sapeurs-pompiers, mais j’ai fait dix ans de secourisme (un jour je rempilerai certainement). Et je suis architecte d’intérieur de formation (avec un métier qui n’entre dans aucune case).

L’enfant que j’étais lisait…

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J’ai 2 ans et je tiens à la main mon livre préféré. le jour de mon mariage, j’ai bluffé tout le monde en reconnaissant « Cric et Crac à Venise » d’après une autre photo de ce livre et moi dans laquelle le livre est ouvert. Pour l’anecdote, sur la gauche vous avez un aperçu du pyjama abeille que mon frère a porté avant moi et que nous avons, l’un comme l’autre, adoré !

De tout.

 

A l’école primaire j’ai commencé à collectionner les Comtesse de Ségur. Je lisais régulièrement Fantomette, Gaston Lagaffe. Mais ma grande révélation a été le roman policier et la découverte d’Arsène Lupin. Fan de la série, j’avais 9 ans quand j’ai lu mon premier Maurice Leblanc : Victor de la brigade Mondaine. Si j’ai totalement oublié l’histoire et ses nombreux rebondissements, j’ai découvert l’un des héros qui influencent mon imaginaire encore aujourd’hui. Paradoxalement, je n’ai jamais accroché avec le personnage de Sherlock Holmes. Pourtant, les deux héros ont de nombreux points commun, même si c’est Arsène le plus fort (Voir Arsène Lupin contre Herlock Sholmes).

Au collège j’étais en plein dans la collection des Marcel Pagnol, Alphonse Daudet et autres Joseph Joffo. Vers mes quatorze ans, j’ai lu la saga Jalna de Mazo de la Roche, soit les 16 tomes en 16 jours.

Au lycée une professeure de français nous avait demandé comme devoir de rentrée de faire la liste des livres que nous avions lus pendant l’été précédent. Je suis revenue avec une copie double entièrement remplie. La prof avait halluciné en voyant la longueur de la liste. C’était mon époque Frederick Forsyth, Joseph Kessel et Henri Troyat. Mais je lisais aussi la Bicyclette Bleue, la collection Harllequin et Janine Boissard.

L’enfant que j’étais trouverait mon moi de maintenant…

En vacances dans le sud de la France, j’ai 6 ans et je goûte avec vue

Ennuyeux.
Comme tout enfant je rêvais d’une vie remarquable, adulée, admirée par tous. Je me voyais dominer le monde ou le sauver. Je rêvais de le changer.
Mais je n’avais pas idée que changer le monde prend du temps.
Je pensais qu’il fallait faire un coup d’éclat comme Bruce Willis quand il détruit une météorite dans l’espace.
Aujourd’hui je pense différemment : c’est chaque jour que l’on doit agir, apporter sa contribution pour que les choses évoluent vers le mieux.
L’enfant que j’étais ne comprendrait pas, penserait que j’ai renoncé à l’essentiel : être exceptionnelle.
Elle trouverait probablement cela profondément frustrant.
Mais l’enfant que j’étais ne savait pas que le bonheur ne nécessite pas d’être héroïque.
Pas besoin d’être un héros pour changer le cours des choses.
Il suffit d’y travailler chaque jour.

 

 

24 commentaires sur “[TAG] L’enfant que j’étais…

  1. Merci beaucoup pour cette très belle participation! J’ai adoré te lire et te découvrir mieux par cet angle. J’adore Arsène Lupin moi aussi! Et cette fin, j’adore ta note finale, qu’est ce que c’était agréable de te lire!!! Merci!!!

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  2. Bonjour bonjour, jumelle de participation au tag 😉
    C’est drôle de lire que l’on publie le même jour, et que nous avons au moins en commun d’être la petite dernière après 2 grands garçons ! Et je crois que c’est aussi le cas de Picou 🙂
    J’imagine également que ce n’est pas un hasard si autant de blogueuses ont eu et ont encore le goût de la littérature… ! J’ai ri pour l’histoire du camping car, cela dit je pense que ça peut vraiment « traumatiser » (enfin, façon de parler évidemment) un enfant que de perdre son jouet préféré ! Et puis ça m’a rappelé le sketch de Florence Foresti (et je me souviens en l’écrivant qu’il s’agit de l’avion de Barbie dans son sktech et non du camping car) ! Ravie en tout cas de faire plus ample connaissance avec toi au travers de ces mots !

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    1. Coucou Jumelle !
      J’ai lu ton article ce matin qui est super 😀
      Le lien pour celles qui sont curieuses : http://neleditesapersonne.com/tete-a-tete-avec-moi-meme/
      Par contre je n’ai pas commenté, je suis une vilaine (en fait il fallait remplir le formulaire bien que je sois sur WP comme toi et j’ai pas prit le temps, excuses moi)
      Oui, c’est drole : 2 fils et deux grands frères… pas de fille prévue ?
      J’ai lu il n’y a pas longtemps que la passion de la lecture et celle de l’écriture sont indisociables… ce n’est pas notre Picou qui nous contredirait, au vu de la centaine de blog qu’elle suit !

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  3. Oh mon Dieu, j’ai eu un choc en découvrant MON camping-car dans ton article!! J’avais le même et l’ai conservé des années; en revanche c’est moi qui ait décidé de m’en débarrasser mais ma mère m’a fait un coup similaire en jetant tous mes livres d’une collection qui s »appelait « sweet dreams » (pas assez intellos à son gout)…
    Quelle est donc cette particularité qui fait ton originalité finalement?
    En tout cas, tu nous dessines un joli portrait de toi, très attachant 😉

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    1. Pour ma particularité, je pensais être un albatros (Baudelaire), mais j’ai apprit sur le tard qu’en fait je suis un zèbre (ce n’est pas le sujet du blog, si tu souhaites poser des questions à ce sujet, je suis dispo par MP 😉

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  4. J’aime beaucoup ta conclusion. Je crois que j’ai le meme decalage entre mon moi enfant et mon moi adulte. Si je me satisfais globalement de qui je suis aujourd’hui, mon moi enfant/ado ne l’aurait jamais tolere… c’est dire, des fois je me surprends a penser que je parle comme ma mere 😉 !

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  5. Quel joli portrait, il vraiment trop bien ce TAG !
    Pour les lunette énormes et translucides, bienvenue au club ! Ceci explique particulièrement mon problème avec la mode d’aujourd’hui. J’ai expliqué à mon opticien que lorsqu’on a dû porter des lunettes dans les années 80, c’est juste impossible de porter ces MÊMES lunettes aujourd’hui !!!

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  6. Oallallalallaaa mais on est jumelles de références littéraires. A bas Sherlock Holmes ! Vive Arsène !!!!
    Je compatis du fond de mon coeur pour les pantallons en velours… j’en ai porté jusqu’à la fin du collège. Une vie sociale ne s’en remet jamais tout à fait….
    J’adore tes photos, surtout celle où tu es déguisée en femen… (euh ah ? non ? pardon c’est juste une couronne de fleurs ?)
    Et je suis fan du running gag sur le camping car (pauvre ta maman !!!) 😀

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    1. Concernant le running gag… c’est pas le plus terrible.. Il y a quelques « sorties » de ma maman qu’on lui ressert régulièrement depuis 30 ans…. le respect de mon aînée m’empêche de dire que ma préférée est « en vélo, c’est incroyable, le vent vient toujours de face ! »

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