Il y a peu, j’ai demandé à un groupe de 80 mamans quelles ont été leurs plus grandes surprises liées à la maternité. J’attendais des réponses sur l’éducation, l’apprentissage de la marche ou le choix des premiers petits pots… Je me trompais totalement : ce qui est apparu en premier et spontanément, ce sont tous les non-dits de l’accouchement.
D’abord un peu surprise, j’ai réalisé qu’en effet, lorsque l’on accouche la première fois, il y a quelques gros détails que l’on découvre sur le tas. Certains sont anodins, d’autres peuvent traumatiser une femme à vie… comme par exemple voir son vagin à dilatation complète se refléter dans la vitre de la salle d’accouchement… ou dans les lunettes du gynécologue* (*tous les exemples de cet articles sont vécus, mais pas forcément par moi). L’immense potentiel glamour rend une bonne partie de la mécanique entourant l’accouchement sinon tabou, au moins occultée par les personnes l’ayant vécu. Bien que ce blog s’adresse en priorité aux personnes qui ont déjà des enfants à charge, qu’il ne parle beaucoup de bébé, j’ai décidé de suivre ces mamans qui restent parfois très marquées par les premiers instants de leur maternité (c’est moi le rédac chef alors je fais ce que je veux a défaut d’être payée) et faire une synthèse de ce qu’elles ont évoqué.
Focalisons nous sur l’accouchement en lui-même** Si la préparation est toujours intéressante, on nous parle beaucoup de technique de respiration, éventuellement de poussée, mais certains sujets très terre à terre sont occultés, peut être justement parce que terre à terre. Or, je ne sais pas vous, mais moi j’aurai bien aimé savoir tout un tas de petites choses dont on ne m’a jamais parlé et que j’ai pourtant vécues… Pour mémoire ou information, je suis une femme qui a accouché 3 fois par voie basse, mais je n’ai pas de connaissance médicale particulière… Alors j’ai demandé à Alice, qui est à la fois sage-femme et maman, de nous apporter ses éclairages de praticienne.
En salle d’accouchement, on est hors du temps
Nous sommes le jour « J », celui que votre enfant a choisi pour venir au monde. Il s’en moque totalement qu’on soit lundi matin et que la route de la maternité est bloquée par tous ces idiots qui vont bosser ! Vos trois valises sont dans la voiture (une pour bébé, une pour vous et une pour la salle d’accouchement) Vous avez pris le temps de manger une plâtrée de pâtes carbonara avant de partir (sinon vous auriez dû) car vous savez qu’une fois à la mater vous n’aurez plus le droit de manger ou boire quoi que ce soit (on ne triche pas !). Le futur Papa n’a pas oublié de prendre l’appareil photo, il a de la monnaie pour la machine à café et vous conduit comme s’il faisait une course de kart avec une boite d’œuf sur le siège passager.
Arrivés à la maternité, vous arrivez à convaincre le futur papa que les places ambulances sont pour les camionnettes avec gyrophare et sirène : vous pourrez tout à fait marcher depuis le parking jusqu’au sas de la maternité malgré vos P#é#@~*#de contractions. Après 3 arrêts en 40 mètres parce que B#*~é\|# cela fait un mal fou ces trucs là, vous arrivez à la porte du plateau. Une aide-soignante vient vers vous, pose quelques questions. Ensuite, elle vous accompagne en salle de travail pour que vous vous déshabilliez complètement (oui, même la culotte : par où sort le bébé à votre avis ?). Vous revêtez une magnifique blouse jetable qui ne tient pas chaud. Pas d’inquiétude : la salle de travail est bien chauffée. C’est ce qu’on m’a toujours soutenu. Cependant avoir une paire de chaussettes chaudes (avec ou sans paillettes) figure dans mes indispensables de la salle d’accouchement.
Maintenant c’est le moment de mettre en pratique tout le savoir glané durant votre préparation à l’accouchement… et de découvrir ce qui suit :
1. L’accouchement c’est une scène de théâtre ou un chantier
Faites le compte : le futur Papa, le/a sage-femme, l’anesthésiste, un/e aide-soignant/e, le/a gynéco : au minimum cela fait cinq personnes qui vont faire des aller retours autour de vous. La majorité d’entre elles vont aller regarder ce qui se passe entre vos jambes car c’est leur job… Les premières minutes vous serez ultra gênée : à moins d’être adepte des clubs échangistes, jamais vous n’avez montré votre intimité à tant de monde en même temps ! Rassurez-vous (ou pas) : le travail avançant, très vite vous vous focaliserez sur ce qui se passe en vous (le bébé à venir pardi !) et parviendrez à occulter les désagréments d’une journée porte ouverte sur la zézette (oui, cela rime : c’est même un alexandrin).
Si vous avez la malchance d’avoir un accouchement hors norme (en vrai, il y en a pas mal des accouchements compliqués), vous risquez à un moment de relever la tête et de réaliser que là ce sont 10 personnes qui sont autour de vous dans cette salle de 20m² (ceux pour vous + ceux pour le bébé qui sort = foule)… Ceci posé, à cet instant T vous ne vous en soucierez absolument plus !
Alice, sage-femme nous explique :
En fait, ils font attention à vous perturber le moins possible. Lorsque vous donnez naissance à votre enfant, les équipes qui vous accompagnent prennent soin, le plus possible, de respecter votre intimité et votre pudeur.
Personnellement j’y tiens énormément et je fais toujours très attention à cela (examen sous un drap, faire sortir les personnes non indispensables, expliquer et prévenir de chaque geste, paravents, lumière de présence dans la salle allumée…). Il ne faut jamais hésiter à exprimer à l’équipe si vous êtes particulièrement gênée de ces situations. Si votre timidité l’emporte, votre mari peut s’en charger !
Il peut être important également de choisir l’établissement où l’on accouche sur ce critère ! Par exemple en CHU vous serez entourée par des étudiants (sage-femme, auxiliaire, médecin…) alors qu’en petite maternité ou en privé les équipes seront plus réduites.
2. Y’a des poils sur tout les pubis (sauf ceux des acteurs pornos)
En fin de grossesse, on a toute ce complexe : plein de gens vont voir mes parties intimes (voir point précédent)… Alors, surtout pour son premier accouchement, on est très gênée rien à l’idée que le champ soit en jachère. Le souci, c’est qu’avec ce gros truc attaché à nous qui passe devant nous où que l’on aille (je parle de votre ventre, pas de votre conjoint), non seulement on ne voit plus ses pieds, mais bien plus grave, on ne voit pas l’étendue de la forêt vierge.
Que faire ?
- S’asseoir dans la baignoire, se raser un coté du pubis puis l’autre en poussant sur le ventre pour essayer de voir
- Prendre rendez-vous chez l’esthéticienne à quelques jours de la DPA pour qu’elle arrange cela, en calculant de manière savante la date parfaite pour que la repousse n’ait pas eu lieu avant le jour J
- Demander à monsieur de s’y coller, avec un épilateur, des bandes de cire ou le rasoir et la mousse : du moment qu’il le fait, peu importe la technique
- Epilation définitive en amont : certes cela a un coût, mais ensuite pour toutes ces questions, c’est confort (et pour bosser dans le X c’est utile).
-
Rien : votre intimité n’est pas la star du jour, c’est ce qui en sortira qui compte
Alice vous donne son avis :
Soyez-vous même ! Vous êtes habituées à une épilation impeccable, régulière en institut : continuez ! Vous êtes plutôt adepte du rasoir vite fait bien fait sous la douche une fois de temps en temps : continuez ! (bon courage pour la contorsion tout de même J ).
Sachez que de toute façon si une intervention est nécessaire nous disposons en salle de naissances de tondeuses « chirurgicales » qui nous permettent de préparer la zone (que ce soit au niveau du périnée pour une épisiotomie, ou au dessus du pubis en cas de césarienne.) Un petit conseil simplement, évitez le rasage en catastrophe juste avant de partir à la maternité le jour J, entre deux contractions… votre peau risquerait d’être irritée à un endroit qui aura déjà pas mal de sollicitations ensuite !
3. On est câblé
Déjà littéralement
Entre le tensiomètre automatique, le doppler à l’écoute de bébé, l’oxymètre de pouls au petit doigt, la perfusion (si vous avez du style) et les tuyaux de l’anesthésiste (celui-là vous l’aimez d’amour au fait), vous vous sentez comme une table de mixage (avez-vous remarqué le nombre de câbles reliés à ces trucs ?). En position semi assise, bloquée par les divers fils et tuyaux, les jambes relevées pour favoriser l’inspection de chantier, vous vous faites une idée précise de la vie de rat de laboratoire. Les amis des animaux pourront compter sur votre soutien à la prochaine pétition.
Alice vous explique à quoi ça sert tout ça :
Selon les établissements les habitudes ne seront pas les mêmes. Cela peut aller de la simple voie veineuse fermée à tout l’attirail électrique et médicamenteux. Tout dépend également si vous souhaitez une anesthésie (dans ce cas le brassard de surveillance de votre tension sera obligatoire…), si vous êtes en tout début de travail (dans ce cas le monitoring peut être intermittent) ou sur le point d’accoucher.
Ensuite, physiologiquement :
Il y a un truc entre vous et le bébé : le cordon ombilical. Après la naissance, il sera coupé. Si c’est possible, on propose au nouveau Papa de faire ce geste symbolique. Après, il restera un petit bout de cordon attaché au ventre du nourrisson (pour vous, on en cause au point n°7) qui tombera dans le mois qui suit la naissance, laissant place à son nombril.
Alice est ce que j’oublie quelque chose ?
Il arrive régulièrement que votre bébé naissance avec son cordon autour du cou, dans ce cas la sage-femme devra le sectionner avant la sortie des épaules.
4. Les contractions, ce n’est pas le pire
En tout cas, les contractions de début de travail ne sont pas forcément les plus douloureuses… Elles surprennent (oui, même à la troisième fois… A à la septième aussi oui), mais entre deux on a le temps de respirer, de se reposer (je blague : pour se reposer faut avoir eu la péri)… Jusqu’à ce que la poche des eaux éclate ou soit percée par le corps médical !
Là, ça devient du rodéo !
Une fois la poche des eaux percée, le travail s’accélère. Le bon côté c’est que cela se précise, le bébé sera bientôt là. Le mauvais, c’est que les contractions font plus mal et qu’elles se rapprochent encore…
Alice vous explique pourquoi :
Il arrive fréquemment que la sage-femme vous propose de rompre la poche des eaux lors de votre accouchement. C’est un geste pratiqué de façon assez systématique pour diriger et accélérer le travail. Les hormones contenues dans le liquide amniotique permettent de renforcer et de relancer les contractions, et mécaniquement la stimulation de votre col par la tête de votre bébé plutôt que par la poche des eaux est plus efficace. Cela permet également de connaître la couleur du liquide amniotique, ce qui dans certains cas peut être utile aux prises de décision quand à la suite de votre prise en charge.
Le plus souvent si vous souhaitez bénéficier d’une analgésie péridurale la sage-femme attendra que celle-ci soit en place et bien efficace avant de rompre la poche des eaux. Si au contraire vous souhaitez accoucher sans, dans ce cas conserver la poche des eaux peut permettre, un certain temps, de vous aider à gérer les douleurs des contractions. Je dis un certain temps car il arrive tout de même que sans péridurale on vous propose de rompre la poche des eaux afin d’accélérer les choses et d’aider votre enfant à s’engager dans votre bassin.
De mon point de vue ce geste est réalise trop systématique dans le combo « péri-rupture-synto », chaque rupture artificielle de la poche des eaux devrait être décidée au cas par cas, en fonction de la situation (médicale également), et après discussion avec la patiente sur son souhait pour la naissance.
Les contractions lombaires, le combo perdant
La plupart des femmes ressentent les contractions dans le ventre. Le bidou se durcit, cela fait mal, puis il se détend. Ben les contractions lombaires c’est pas tout à fait cela… Quand le travail se fait par « les reins », la douleur irradie dans tout le dos, particulièrement dans le postérieur. Pas de répit. Pas de montée/descente de la douleur : on oscille entre ‘j’ai mal’ et ‘vos P#é#@~*# de B#*~é\|# achevez moi ! ». Certaines femmes accouchent systématiquement « par les reins »… Comme leurs mamans et leurs grands-mères. Elles l’appréhendent, non sans raison, et sont pas loin d’embrasser leur gynéco s’il leur intime l’ordre d’accoucher par césarienne programmée (oui, je force le trait, mais pas tant que cela). D’autres, intègrent le club malgré elles lors de l’un de leurs accouchements. Le résultat pratique, c’est une grosse semaine de douleurs musculaires des fessiers après la naissance de mon enfant.
Si vous avez bien lu le titre, il y a un second effet loose : les contractions dorsales
(lombaires, par les reins, bref par derrière au lieu de devant)
sont parfois nettement moins efficaces. Elles peuvent rallonger un accouchement.
Alice vous explique le pourquoi du comment :
Là je dirai qu’il n’y a pas vraiment de règles, chaque femme ressentira les contractions de manière complètement différente. C’est pour cela qu’il est très difficile de décrire et de préparer les femmes à cette douleur si singulière. Certaines patientes ne décriront que des douleurs supportables, tout au long de leur accouchement. D’autres des sensations insurmontables dès les premières contractions. Tout n’est pas qu’une question de «tolérance » mais bien d’intensité différente chez chacune.
Certaines patientes ressentiront des contractions uniquement lombaires (de mon point de vue plus faciles à soulager par des positions, des massages, de la chaleur), d’autres des douleurs uniquement au niveau du bas ventre ou même uniquement dans les cuisses ou le bassin.
Le ressenti dépend également de la position de votre enfant (dos en avant ou en arrière, dos à droite ou à gauche)
5. La péridurale c’est top !
En salle d’accouchement, la péridurale n’est pas posé d’office/immédiatement. Déjà il faut que l’anesthésiste ait bu son café et qu’il ait fini d’assommer la femme qui beugle dans le box d’à côté. Ensuite, il est nécessaire que la dilation soit avancée au-delà d’un certain stade. Pour pouvoir poser ses aiguilles il attend que vous soyez entre deux contractions car vous devez rester totale immobile, le dos dans une certaine position. En général on vous demande d’avoir les jambes pendantes. Si votre dos est très cambré, il se peut qu’il ait moins de mal si vous mettez vos jambes en tailleur.
Quel bonheur quand le produit agit
Si c’est bien dosé, vous sentirez les contractions, mais sans la douleur qui les accompagne. Ce sera un vrai moment de répit pendant votre accouchement : allongez-vous, détendez-vous (cette fois je ne plaisante pas : vous pouvez) et profitez du paysage. Si vous arrivez à vous reposer, vous serez plus à l’aise pour pousser à la fin.
Pourquoi des illuminées refusent cette aide médicale ?
J’ai une mauvaise nouvelle : la péridurale et une anesthésie… donc un traitement médicamenteux. Tout traitement médicamenteux a des effets secondaires. La péri a donc elle aussi des effets secondaires. Certains peuvent ‘gêner’ à plus ou moins long terme. Certains autres, auquel nous ne penserons pas de prime abord, sont enquiquinant (euphémisme) pendant que l’on accouche : tremblements, gratouillis, frissons, maux de tête, nausées (lors de mon premier accouchement, j’ai eu la malchance de les avoir tous).
Par ailleurs, comme c’est une anesthésie, on perd partiellement l’usage de ses jambes dès la première injection… et cela peut durer bien après l’accouchement si la péri est forte. On est donc désormais prisonnière de la table d’accouchement. Cela peut gêner pour les poussées. Une proche a eu la joie d’accueillir des hémorroïdes en même temps que son bébé… elle ne le souhaite à personne (même pas à la dame qui lui a roulé sur le pied avec son caddie pour être avant elle à la caisse du supermarché samedi dernier). Dernier point dont j’ai longtemps tout ignoré : le risque de finir avec une césarienne en urgence est plus important (voir point 9) lorsque l’on a une péridurale.
Alice tempère :
Comme l’a justement écrit Cécile, la « péridurale » reste avant tout une anesthésie et donc une intervention médicale avec des produits médicamenteux. Cela n’est pas sans conséquences, que ce soit sur la patiente ou sur son enfant. Fort heureusement nous avons énormément de recul sur les produits et les doses utilisées.
Une péridurale satisfaisante vous permettra de ne plus ressentir de douleurs mais de continuer à ressentir vos contractions (sensation de ventre qui se serre, durcit puis se relâche) ainsi que la descente de votre bébé dans votre bassin. Vous garderez la mobilité de vos jambes de manière à pouvoir adopter diverses positions tout au long du travail (mais en restant installée sur le lit d’accouchement). Dans certaines maternités vous pouvez désormais bénéficier de péridurales « ambulatoires » qui vous permettent, tout en étant soulagée, de pouvoir continuer à vous déplacer et à tenir sur vos jambes.
Il arrive parfois que la péridurale soit « trop dosée » c’est à dire qu’en plus du bloc sensitif (qui a supprimé vos douleurs) vous ayez un bloc « moteur », c’est à dire que vous mobilisez difficilement vos jambes. Pas de panique l’effet s’estompe au fur et à mesure du temps ! Parfois elle peut être « latéralisée » c’est à dire que vous êtes soulagée d’un côté du corps mais moins de l’autre… Bref comme toute intervention de nombreux facteurs entrent en jeux pour sa réussite.Une dernière petite chose : de nombreuses patientes se font tout un monde de la péridurale à cause de la fameuse « aiguille qui transperce le dos » et de la douleur de la pose. Non mesdames, cette aiguille ne fait pas 25cm ! De plus lors de la pose l’anesthésiste pratiquera une première petite injection de manière à anesthésier la peau à l’endroit de la pose de votre péridurale.
En fait, sans péridurale, c’est top aussi !
J’ai mal vécu la péridurale pour mon premier accouchement. Certes elle a sauvé la situation car, grâce à elle mon Gynéco a réussi à sortir ma fille sans avoir recours à une césarienne en urgence … mais comme écrit plus haut j’ai aussi eu un ensemble pas terrible d’effets secondaires… le plus marquant avec le recul étant la sensation de gratouillis dans tout le corps. Alors, pour mon second accouchement, au vu du gabarit moyen annoncé pour la naissance mon second enfant, j’ai décidé et fait toute ma préparation pour accoucher le plus naturellement possible… Sans péridurale.
Le jour J, à notre arrivée une dame criait très fort… on l’entendait depuis notre box à l’autre bout du plateau : « C’est une dame qui accouche de son 4eme sans péri » nous a gentiment expliqué l’aide-soignante. Le regard paniqué de mon homme à cette annonce m’a presque fait rire. A notre grand soulagement, les cris n’ont pas durés très longtemps. Ils ont étés récompensés par un vagissement de nouveau-né.
Le récit de mon accouchement existe quelque part et je ne vais pas vous le refaire. J’en retiens quelques détails pratiques intéressants :
- Sans péri, on peut bouger, aller s’amuser sur le ballon pour essayer d’accélérer le travail. On garde en effet sa mobilité… de baleine. On ne va pas aller faire un parcours du combattant (même si à cet instant T on préfèrerait), mais on a le droit de marcher, de se courber le dos dans tous les sens, de faire de la polka et d’écraser les pieds de son homme en criant
- Sans péri, j’ai vraiment trouvé que la dilatation allait plus vite… mais pour cela comme pour beaucoup d’éléments nous ne sommes pas toutes égales
- Sans péri, une fois bébé né, je me suis senti bien. Beaucoup mieux qu’après les naissances de mes deux autres enfants. Dès le retour dans la chambre je pouvais me trainer marcher jusqu’aux sanitaires, ce qui n’était pas envisageable pour mes deux autres accouchements.
- Sans péri, et c’est cela le plus savoureux, il n’y a pas d’effet secondaire de la péridurale !
Cependant, mon second enfant pesait largement plus de 4kg à la naissance (contre 3.5kg annoncé) et mesurait 54cm… Comment vous décrire le moment de sa sortie ? On retiendra juste que si on m’avait dit qu’il ferait 4.100kg, j’aurais demandé la P#é#@~*# de péridurale
Alice explique : Avec ou sans, tout est question de choix (le plus souvent…) et de préparation en amont. N’hésitez pas à bien choisir votre établissement pour être accompagnée dans votre choix, à vous renseigner auparavant sur les pratiques et les habitudes.
6. On fait caca quand on accouche.
Comme seulement 80 à 90% des femmes (aucune idée d’où sort cette statistique, mais je l’ai trouvée plusieurs fois) évacuent de la matière fécale en mettant bas, on peut très bien se dire que « Non, cela ne m’est pas arrivé », c’est statistiquement possible. Le plus souvent, les sages-femmes récupèrent le bronze mine de rien, et on n’en entend pas parler. Alors on ne sait pas qu’on vient de déféquer en public (voir point 1)… Sauf si il y a une aide-soignante qui hausse les sourcils et fronce le nez d’un air écœuré !
Concernant ce sujet précis, j’ai envie de citer un de mes films préféré « Quand Harry rencontre Sally » :
Alice nous dit pourquoi il ne faut pas en faire un complexe :
D’une part par ce que vous ne pourrez pas l’empêcher ! La tête de votre bébé appuiera indéniablement sur votre rectum au moment de la naissance de votre enfant, c’est physiologique et mécanique !
D’autre part car ce sera le cadet de vos soucis à ce moment-là : l’émotion de la rencontre qui approche, les efforts de poussée, l’intensité du moment et surtout les équipes autour qui n’en ont que faire de tout cela !
7. L’accouchement n’est pas fini quand on a bébé dans les bras.
Pas totalement en tout cas… déjà il y a le placenta à expulser (ce qui signifie que l’on peut encore avoir des contractions… mais à ce moment-là en gros on s’en moque). Ensuite, si la situation de votre intimité a été un peu trop tendue, il faudra recoudre une déchirure ou une épisiotomie. Enfin, si vous faites parties de celles qui n’ont pas de bol, il arrive que le gynéco inspecte l’intérieur de l’appartement désormais vacant de votre locataire. Et, de ce qu’on m’en a dit, la fouille utérine n’est pas le truc le plus sympathique à vivre.
Alice détaille :
Une fois votre enfant dans vos bras, le temps s’arrête, les instants sont figés… Mais pas le travail de l’équipe autour !
Bien évidemment la plupart du temps on vous laissera de longues minutes le temps de la rencontre et de la découverte avec votre enfant. Mais parfois certaines interventions seront nécessaires :
– la délivrance (expulsion du placenta) dans la demi-heure suivant la naissance : physiologiquement celle-ci a lieu sans aide extérieure. Parfois un geste invasif est nécessaire pour procéder au décollement artificiel de celui-ci.
– la suture : en cas de déchirure spontanée ou d’épisiotomie il sera nécessaire de suturer votre périnée. Si vous n’avez pas bénéficié d’une péridurale une anesthésie locale de la peau sera pratiquée auparavant.
– la surveillance pendant 2h après la naissance : régulièrement la sage-femme viendra vérifier que vos saignements sont normaux : cela peut être désagréable car elle aura besoin de vérifier en appuyant légèrement sa main sur votre ventre, que votre utérus est bien tonique tout en vérifiant l’abondance de vos pertes.
8. BB2 naîtra plus vite autres idées reçues.
Vive les idées reçues ! La grossesse et la maternité en sont truffées. Si ma maman et ma belle maman ont deviné juste à chaque fois, c’est pour des raisons qui tiennent de la superstition et elles avaient chacune 1 chance sur 8 d’avoir raison, ce qui fait 12.5% de chance de deviner les trois fois. Parmi les rumeurs qui sont tenaces, certaines ont vraiment la vie dure.
Bien que n’étant pas scientifique, mais je fais partie d’un groupe Facebook de 9500 Mamans (oui c’est énorme, dommage que je n’ai pas le droit de l’utiliser pour me faire de la pub). Lorsque j’ai préparé cet article, j’ai fait trois sondages informels dont je vous livre ci-dessous les résultats. Les chiffres que je vous présente ci-dessous, totalement empiriques, sont issus d’un panel étendu en CSP, âge de maternité et lieu géographique (toute la France est représentée)…
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Les garçons sont plus gros que les filles à la naissance.
Au vu du résultat ci-dessus, je pense pouvoir affirmer que le sexe d’un enfant n’a pas grand-chose à voir avec son poids de naissance. En gros soit on fait des bébés gros, soit des petits soit des gros et des petits… En gros on fait un bébé qui sort et, s’il est en pleine santé, c’est ce qui nous importe le plus
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Le second enfant sera plus lourd… et ainsi de suite
Je suis super bien placée pour vous dire que ce n’est pas vrai à chaque fois… j’étais le plus léger bébé de ma fratrie, et pourtant j’étais la 3eme. Et mon premier et mon troisième enfant ont quasiment le même poids de naissance.
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Chaque accouchement sera plus rapide que le précédent
Là par contre il semblerait que cela se vérifie… enfin pour les trois premiers accouchements. Parce qu’à partir du quatrième, en théorie cela se gâte
Alors Alice, peux-tu nous expliquer tout cela ?
Chaque grossesse, chaque enfant, chaque naissance est différente tout simplement. Une chose habituellement vraie : un deuxième accouchement est en général plus rapide qu’un premier. Mais comme pour tout il y a de nombreuses exceptions qui confirment la règle !
9. La césarienne n’est pas une fatalité… mais elle arrive
Commencer le travail… douiller un max à chaque contraction… avoir un col qui se dilate lentement… avoir un bébé qui se coince dans le bassin… avoir un bébé dont les battements de cœurs deviennent irréguliers, faiblissent, s’accélèrent trop : à tout moment un accouchement simple et normal peut basculer du côté médical de la force. C’est brutal, déroutant injuste… mais c’est la vie. J’ai eu beaucoup de chance car mon premier enfant est né par voie basse dans une situation ou seulement 3% des gynéco tentent une sortie par les instruments (oui j’ai eu mal) et n’y parviennent pas forcément… En clair, si cela n’avait pas été Super Gygy qui fait 300 accouchements par an, de jour comme de nuit (on n’en fait plus des comme lui), je serais passé sur le billard pour une césarienne en urgence.
Alors on souffle, on essaie de se détendre, et on garde à l’esprit l’objectif : accueillir son enfant dans les meilleures conditions possibles.
A tout moment un accouchement voie basse peut devenir un accouchement par césarienne, et ce n’est pas grave
Alice vous explique pourquoi :
Je pense qu’il est nécessaire de se préparer à toute éventualité, de garder en tête que l’on ne maîtrise pas tout et qu’un accouchement peut rester une situation « à risque ». A l’heure actuelle nous savons que malheureusement l’hôpital en lui même peut créer de la pathologie par les interventions systématiques et parfois non justifiées auxquels ont recours certains professionnels (c’est pour cela d’ailleurs que de nombreuses sages-femmes souhaitent la mise en place de maisons de naissance en France et que de plus en plus de patientes font le choix de donner naissance à la maison, mais c’est un autre débat.).
De nombreuses situations peuvent conduire les équipes à réaliser une césarienne pour faire naître votre enfant : en urgence ou de manière programmée. Je reste persuadée que l’acceptation par la patiente passe surtout par le dialogue et les explications qui lui seront données. Même en situation d’extrême urgence quelques mots simples peuvent permettre d’expliquer à la patiente ce qui se passe.
Il ne faut jamais hésiter à reparler d’une césarienne mal vécue, cela peut avoir des conséquences à long terme et notamment lors d’une nouvelle grossesse.
La préparation à la naissance effectuée pendant la grossesse auprès des sages-femmes est le moment opportun pour toutes ces explications.
Il est possible d’accoucher par voie basse, même si on a eu une ou deux césarienne
Attention : possible ne veut pas dire automatique ou sûr. Si vous avez eu une césarienne pour une pathologie particulière, vous savez déjà si vous aurez ou non le droit de tenter une voie basse pour votre prochain accouchement.
Dans tous les cas, après une césarienne, il y a des facteurs qui vont favoriser la tentative d’une voie basse pour l’accouchement suivant
Alice détaille :
Même après une césarienne un accouchement voie basse reste possible. Tout dépend bien entendu de l’étiologie de la première césarienne. Un certain nombre de facteurs vont entrer en compte dans l’acceptation d’une naissance voie basse par votre gynécologue (type de cicatrice antérieure, épaisseur de la cicatrice, grossesse unique ou gémellaire, poids de naissance estimé…) et même votre ressenti sera important !
10. Un bébé peut bouger direct pour attraper le sein
Ce long article n’est pas le plus glamour qu’il m’ait été donné d’écrire… alors je finis sur ce point qui m’a beaucoup marqué quand j’ai donné naissance à mes enfants. Le petit bébé qui sort va crier, pleurer. Il sortira couvert d’une substance un peu bizarre. La couleur de sa peau n’aura rien à voir avec celle du poupon de votre enfance. Ses yeux seront ardoises ou noirs. Peut-être l’aurez-vous attrapé à pleines mains. Peut-être aurez-vous attendu qu’on le pose sur votre ventre, osant à peine le toucher. Vous lui direz les premiers mots d’amour, le découvrirez tel qu’il est… petit être auquel vous aurez donné la vie. Pour certains, vous découvrirez si c’est un garçon ou une fille (ne faites pas comme moi qui ai oublié de regarder et ai dû demander à mon homme).
Et là, il va se passer un truc magique : le petit machin qui est sorti de vous et qu’on appelle bébé va réagir. Il va s’apaiser, profiter de la chaleur de votre corps pour découvrir le monde du dehors. Et, parfois, petit à petit, il va ramper jusqu’à votre sein pour prendre son premier repas.
Alors Alice, cela fait quoi de mettre des bébés au monde ?
Sage-femme est un métier passionnant. Notre activité est variée : du suivi gynécologique des femmes de tous âges à la surveillance des grossesses. Nous sommes en charge de l’accompagnement des naissances, l’aide à la parentalité, la sexologie, la rééducation… Sans oublier les accompagnements à l’allaitement (maternel ou artificiel), la pratique de nouvelles méthodes (haptonomie, acupuncture, homéopathie, hypnose…).
Chaque naissance est unique, chaque couple accompagné est unique…Mais c’est un métier également peu reconnu et valorisé : restrictions budgétaires, réductions de personnels, conditions de travail à la chaîne, peu qualitatif… Nos maternités ne désemplissent pas, pourtant le nombre de postes diminue chaque année. De nombreuses sages-femmes mettent la clef sous la porte en libéral faute de revenus suffisants, de nombreuses sages-femmes dans les établissements sont à bout (nuits, week-end, heures supplémentaires non rémunérées), épuisées et découragées. Comment peut-on faire de la santé et de la maternité quand nos établissements sont gérés en entreprises qui se veulent lucratives ? A nous toutes de protéger nos maternités ! ❤
* Tous les exemples de cet article ont étés vécus, mais pas forcément par moi…
** Cet article s’adresse principalement aux femmes accouchant par voie basse. Cependant les femmes qui accouchent par césarienne ont parfois le déplaisir de cumuler nos agrément aux leurs, plus spécifiques. J’espère pouvoir bientôt leur consacrer un article car elles ont elles aussi bien des choses à raconter.
Sur le même sujet : Dinde de toi a fait une superbe comparaison entre les accouchements de la télé et ceux de la vraie vie… jubilatoire ! à lire ici
Hey! Ton article est totalement intéressant…j’attend avec impatience celui de la césarienne, j’en fais partie…😊
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N’ayant pas moi même eu de césariennes… je pense collecter les propos de mes camarades pour après les retranscrire, avec l’aide d’Alice, si toutefois elle est dispo
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Je le lirais avec plaisir, j’ai pris des années avant de m’en remettre, c’est très particulier…si tu as besoin d’un témoignage, je me ferais un plaisir de t’en raconter un peu plus !
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Je prends les articles invité, si tu veux…
N’étant pas moi même impactée, je me demande si ce ne serait pas plus crédible que ce soit quelqu’un d’autre qui en parle ici 🙂
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Quel bel article, merci. Il mériterait une réponse de 3 pages 😀 — merci pour ces questions / réponses variées, ces sondages et l’expérience d’une sage-femme! (J’adore d’ailleurs sa façon de voir les choses). Ps: pour le vécu césarienne, je peux apporter de l’eau à ton moulin si tu veux 😉 —
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C’est une idée…. Si tu es intéressée pour écrire sur le sujet, on peut peut être faire un article invité sur mon blog ?
On peut en causer en MP si tu veux
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Avec plaisir! Je t’écris ou?
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Via le formulaire de contact d’ici tu arrives dasn ma boite mél perso…
Ce serait super, j’adore les articles invités 🙂
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Ça y est 🙂
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Ah chouette article, et bien utile…. !
Très bonne astuce de rappeler qu’il faut manger avant de rentrer à la maternité (deux Mc do pour moi avant mes deux accouchements mouhouhouaaaa !) car après ils ne te nourrissent plus (soit disant gna gna gna on a pas faim… tu parles, j’aurai dévoré un boeuf moi !)
Tu n’as pas parlé du vidage de vessie très classe et glamour qu’ils font parfois avec une petite sonde…. pas mon meilleur souvenir !!
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A oui, j’ai zappé ce détail top glamour… il me semble que c’est lié à la péri : je ne l’ai pas eu avec mon accouchement sans péri…. et ne me souviens plus pour mon 3eme accouchement (qui fut très rapide)
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Ah oui peut être en effet que c’est lié…. 🙂
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Super article ! J’attends aussi avec impatience celui sur la césarienne (ce qui a été mon cas).
Par contre, il y a parfois des maternités où on a le droit de boire pendant le travail. Pour ma part j’ai eu droit à deux jus de pomme 😉
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Je suis jalouse !!!
2 jus de pomme !
Seule ma fille, opérée en fin de matinée au lieu de 8h a eu le droit a quelques gorgées avant son opération !
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Super article !
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Merci 🙂
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Super article, intéressant, détaillé, bourré d’humour … Vive la démythification ! Au fait, d’où viennent les illustrations ?
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Merci 🙂
Les illustrations viennent d’une recherche d’images libre de droits (j’ai eu du mal à trouver quelque chose qui ne soit pas trop trash)… le crédit complet des dessins au trait est : Accouchement, illustrations.
Credit: Wellcome Library, London. Wellcome Images
images@wellcome.ac.uk
http://wellcomeimages.org
Accouchement, illustrations. Native tribes of Africa.
Histoire des accouchements chez tous les peuples
G.J. Witkoski
Published: 1887
Copyrighted work available under Creative Commons Attribution only licence CC BY 4.0 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
La première image est un tableau « Grotesque parody of an accouchement ». Oil painting attributed to Faustino Bocchi,peintre italien du 17eme que j’ai découver tpour l’occasion 🙂
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D’après une sauvage les illustrations ne sont pas acceptable. Le fait est que sa démonstration est parlante,j’ai donc changé les illustrations pour les remplacer par des oeufs et des poussins… et vous invite à prendre connaissance de son commentaire.
Bonne journée
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Article très intéressant.
C’est sûr qu’en suivant les cours à l’accouchement, j’attendais le moment où on me poserai mon bébé sur le ventre après en avoir ch*&$ pendant des heures… Et non, tu te retrouves en césarienne sans avoir eu le temps de comprendre, après avoir douillé des heures et tu retrouves ton bébé des heures après, à ton retour de salle de réveil… On ne m’aurait donc pas tout dit ?
J’attends également l’article sur la césarienne.
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Merci, ces commentaires de nouveaux lecteurs me touchent d’autant plus que cet article représente beaucoup de travail.
Je suis en pourparler pour l’article sur la césarienne… mais dis moi, est ce que cela t’intéresserait de raconter ton expérience de césarienne en urgence en article invité sur ce blog ? (je ne me sens pas légitime pour parler du sujet moi même, j’ai échappé à la césa en urgence -d’un cheveu-, mais j’ai une autre bloggeuse sous la main qui a vécu la césa d’urgence… j’aimerais trouver d’autres exemples comme une cesa programmée ou unee VB après une cesarienne)
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Pourquoi pas. J’ai accouché il y a deux ans et j’ai mis du temps a m’y faire, mais c’est pourtant le point de commencement de notre vie a 3 🙂 je te laisse mon mail : celinetteweb@gmail.com
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🙂
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Quel article! Joli boulot ! T’es intéressant et très vrai!Est ce qu’on peut te commander le même sur le séjour à la maternité?
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C’est prévu… j’ai une infirmière puericultrice sous la main… mais comme elle n’arrive pas à poser son nouveau né RGO (non tu n’es pas seule 😉 ), je ne sais pas quel sera notre délai
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Bonjour,
Ceci est mon premier commentaire sur votre blog car je ne pouvais me taire face aux illustrations racistes utilisées dans cet article.
Je suis consternée, choquée, sidérée, etc., par le fait que vous ne sembliez pas réaliser à quel point les illustrations que vous avez choisies sont insultantes pour les personnes d’origine africaine. D’autant plus que vous connaissez l’origine de ces illustrations et le niveau de racisme de l’époque.
Vu que ces images n’ont pas l’air de vous choquer a priori, je vais rappeler quelques phrases et expressions qui accompagnent ces illustrations dans l’ouvrage « Histoire des accouchements chez tous les peuples » de Gustave-Joseph-Alphonse Witkowski (https://archive.org/stream/histoiredesaccou00unse#page/610/mode/2up).
Page 611 : « C’est du reste une coutume générale chez les sauvages» … « C’est aussi ce qui explique l’universalité de la polygamie chez les peuples primitifs. » … « Nous avons signalé une coutume analogue dans la race jaune. »
Page 616 : « Chacun sait que la Vénus Hottentote a les seins très développés… Rien n’est plus commun … que la description, par les voyageurs, de négresses rejetant leurs seins sur leurs épaules, pour allaiter un enfant suspendu sur leur dos. »
Page 621 : « Il s’agissait d’une femme très jolie pour une négresse… ».
Merci de nous faire revivre le racisme du 19e siècle avec ces illustrations.
Est-il réellement indispensable d’illustrer un article rédigé en 2017 par des images aussi abjectes datant de 1887 ?
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Bonjour une sauvage.
Déjà sachez que les commentaires ici sont modéré et que je fais le choix de publier le votre parce que vous dites est important (et que vous le dites de façon pédagogue).
Je vais être honnête car je suis claire avec moi même : je me suis posée la question de mettre ces images pour accompagner mon article car le fait qu’elles soient toutes issue de la même source et montrent toutes des femmes africaines.
Pour tout vous dire, j’ai plus penser appropriation culturelle que racisme.
Cet article fait plus de 5000 mots, pour faire passer ce long texte, j’ai besoin de l’illustrer avec des images libres de droit.
J’ai prit ce que j’ai trouvé.
Je n’ai pas prit le temps de faire des recherches complémentaires sur l’ouvrage qui laisse ces illustrations en libre accès.
Ce que j’ai vu, ce sont des femmes entrain d’accoucher dans dessins au traits que je trouve significatifs mais pas trash.
J’ai cherché d’autres images et tout ce que j’ai trouvé, en libre de droit, c’est le tableau que j’ai mit en une et qui est italien.
Je veux bien ôter ces images, mais pour mettre quoi ? les illustrations de graphistes qui ne sont pas libres de droits ?
Des photos sanguinolentes ?
pour le coup, je sèche.
Ce que je vois dans ces images, ce ne sont pas les propos racistes que vous me rapportez et dont j’ignorais tout. Ce qui m’a fait choisir ces images ce sont deux choses :
– le coté naturel de ces accouchements montrés qui vient à contrario de l’univers médicalisé et aseptisé du 21eme siècle
– le fait que ces femmes étaient accompagnées par d’autres femmes, ce qui donne un coté universel et hors du temps à l’accouchement.
Mon idée, celle qui m’a fait utiliser ces images, est que toutes les femmes se rejoignent dans la grossesse et l’accouchement, quelques soient leurs nationalités, leurs origines, leur époque.
Mais c’est un regard de femme blanche, non concernée par ce racisme là (j’en ai subit d’autres personnellement ou par répercussion).
Alors, voilà : que me conseillez vous ?
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Les illustrations présentes sur ce blog doivent servir le texte. Je fais en fonction de ce que je trouve et ne souhaite gêner ou choquer personne avec.
Si au départ j’avais pensé qu’elles pouvait renvoyer des personnes d’origines africaine au racisme et à l’esclavagisme, il est évident que je ne les aurais pas mit en premier lieu.
Puisqu’elle donnent lieu à une interprétation que je n’imaginais pas, je vous présente mes excuses. Elles sont désormais retirées de l’article et remplacées par d’autres.
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Bonjour,
Merci d’avoir modifié vos illustrations.
L’objectif de mon commentaire n’était pas tant d’être publié mais de vous alerter sur la nature des images que vous aviez choisies.
Ces images ne sont pas innocentes, elles font partie des outils utilisés au 19e siècle afin de rendre la colonisation et les zoos humains acceptables vis-à-vis de l’opinion publique européenne de l’époque.
Il n’est donc pas souhaitable de les exhumer du passé ni d’en faire leur promotion.
Votre article est bien écrit et très intéressant, je l’aurais quand même lu en entier sans aucune illustration, mais c’est vrai que les nouvelles images le rendent encore plus agréable à lire.
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A bientôt peut être 🙂
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D’autres « bons » souvenirs ? 🙂
-La perfusion qui fait souffrir à mort et laisse un bleu qui met 10 jours à partir 😭
-Le microlax avant le départ maternité (évite le désagrément numéro 6)
-Le médecin gynécologue qui vous dit à minuit qu’il n’y a pas de chambre libre et que vous aurez soit une nuit aux archives sur un lit de camp (???!!!! je précise que c’est un hôpital public de référence concernant les enfants !!!), soit une nuit en salle d’accouchement, alors que c’est votre 3ème enfant et que vous êtes arrivée épuisée à la maternité, rapport aux 2 adorables petits monstres qu’il a fallu gérer parallèlement à cette 3ème grossesse…
Mais aussi une super et jeune sage femme qui m’a fait faire un sublime accouchement sur le côté pour ce 3ème enfant… 😊
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Mon article n’est pas exhaustif… Il omet aussi la sage femme qui montre à 5 étudiants la tête du bébé engagé 😉
Merci pour le retour d’expérience
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Mais quelle idée d’avoir commencé à lire ton article à 23h56 !!! Il a fallu que je le finisse absolument 😉
Je fais alors partie des chanceuses, tombée par hasard sur une SF en or et qui Nous a TOUT dit. Mais même dans ce sens là, certaines Mamans ont éprouvé un malaise et auraient préféré ne pas savoir tant de chose. Du coup je pose la question « est-on vraiment certaine de ce que l’on veut réellement savoir ? ».
Très bel article en tout cas ❤
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Merci Gtoch… c’est une bonne question : a-t’on besoin de tout savoir avant ?
Je pense que cela dépend du caractère de chacun !
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j’adore ta façon de voir les choses, ici pour ton 1er point, ayant eu un parcours PMA ma minette a ete vue et touché par tellement de médecin que la longeur du poil ne m’effleurait même pas la pensée lol
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Bonjour et bienvenue 🙂
On finit je pense en effet par s’en faire… au 3eme je me préoccupais moi aussi nettement moins des poils qui déppassaient
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J’imagine 😅
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Merci pour cet article, très sympa 🙂
Perso j’ai rompu la poche des eaux toute seule au milieu de la nuit, sans aucunes contractions et ça a fini en péridurale (j’avais espéré pouvoir accouché sans) avec contractions devant et derrière. Bonjour le mal de c** pendant 2 jours 😀 😀
Ah oui et je n’étais pas parfaitement épilée mais je n’ai pas eu le droit au débrousaillage, c’est que ça allait… j’en étais rassurée !!! :p
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Bienvenue et merci pour le retour d’expérience
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Encore un très joli article 😘
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Merci 🌼🌸🌼🌼🌸
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C’est un super chouette article 🙂
C’est vrai que quand j’ai du expulser le placenta je m’y attendait vraiment pas, je n’y avait jamais réfléchi et on ne m’en avait jamais parlé…
Pour le caca… je confirme ahem
Je ne savais pas non plus pour les contractions d’après accouchement… je crois que c’est pire que les vraies, au moins pour les contractions d’accouchement, il y a quelque chose derrière, une récompense ! 😀 Mais celles d’après… rien ! Nada ! C’est horrible :p
Puis il y a la fameuse deuxième nuit de bébé…. personne m’en avait parlé !
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TU parles de la montée de lait ?
J’en garde de grands souvenir…
Il faut que je me mette au second article de cette série : 10 chose à savoir pour ne pas trop mal vivre son séjour à la maternité
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Ah oui ça aussi ! Je me souviens avoir appelé le papa des petits dans la salle de bain de l’hôpital, seins nu, fière comme un pan « regarde ! mes deux seins se touchent » 😀 ahahaha quand j’y pense…
Non non je parlais des contractions dans le ventre après l’accouchement. Ces contractions qui sont sensées tout remettre en place.
J’ai hate de lire le 2eme article alors 😀
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Il n’est pas commencé, y’a juste un tableau des idées de départ 😉
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