Cette année, comme les 5 précédentes, ton père m’a offert un brin de muguet pour toi, en symbole de ton anniversaire. Tu es né un jour férié. Comme moi.

Ton nez est parfaitement rectiligne, typique de notre ascendance.

Tes yeux sont pairs, multicolores, le centre jaune d’or et le tour vert d’eau, marque de fabrique de ta mère, de ta grand-mère, de ton arrière-grand-mère et, surtout, de la grand-mère de ta grand-mère, la fameuse Suzanne qui n’avait de chrétienne que la pratique assidue du culte catholique.
Il y a du bon en toute personne.

Ta haute taille, ta carrure font de toi ‘mon fils’ entre ton petit frère qui ressemble à son Papa et ta sœur qui est un mélange indissociable de nos ascendants.

Ces ressemblances physiques ne sont pas ‘toi’.

Mon amour, au seuil de tes cinq ans, ton père et moi avons une certitude : tu es né ‘fini’, tes traits de caractères n’ont pas variés depuis le premier jour. Plus encore que ta volontaire sœur ou ton joyeux petit frère, nous sentons depuis toujours cette force en toi mêlée de réserve. Tu sais qui tu es depuis le jour de ta naissance (Et ce n’est pas parce que tu m’as fait faire quelques heures de torture grossesse en plus). A la maternité le calme qui se dégageait de toi n’avait rien à voir avec tes 4.130kg de petit bouddha (sortis sans péridurale, oui mesdames et messieurs).

Cette sérénité se voit jusque sur les photos de tes premiers jours, elle ne se dément jamais. Tu es un enfant calme, constant. Tu aimes les choses claires, logiques. Il est très rare de te voir pleurer… sauf en cas d’injustice.

Tu détestes l’injustice !

N’étant pas parfait, tu acceptes sans broncher la sanction en cas de bêtises commise… Mais toute accusation à tort te fait sortir de tes gongs, déclenchant une énorme crise. Ton calme visage devient rouge, les larmes fusent. Que ce soit pour toi ou pour un autre, tu n’acceptes pas. Refusant le mensonge, ta nature droite apprend a composer dans un monde que tu découvres parfois tordu.

Blondinet aux yeux clairs comme ton frère et ta sœur, tu sais, de façon innée, utiliser à bon escient ton charisme. Des adultes tu peux obtenir ce que tu souhaites, parfois juste par ta présence, sans mot dire.

Tu sais gérer la distance avec les autres.

Enfant doux et tendre, avide d’affection avec tes proches, tu parais parfois ‘sauvage’ lorsque l’on te rencontre. Certains adultes entrent directement dans ton coeur, d’autres ne connaitrons jamais le son de ta voix. Mais pas un adulte n’ira te toucher sans ton accord. Tu regardes « l’inconnu » embrasser ta sœur, passer sa main dans les cheveux de ton frère.

Quand vient ton tour, l’adulte te regarde, devient sérieux pour te saluer d’un simple hochement de tête. Une amie me l’a fait récemment remarquer : « Fifi a parfois un regard glacial qui maintient bien la distance ». Elle avait peur de me vexer par ce propos. Elle m’a fait sourire. Tu as un regard sérieux qui observe le monde sans mot dire, en comprend le fonctionnement. Est-ce par lui que tu sais anticiper les besoins ?

Tu es un enfant prévenant.

La première fois où, sans rien dire, tu m’as apporté l’objet dont j’avais besoin au moment où j’en avais besoin, je l’ai saisi naturellement… puis t’ai regardée bouche bée. Tu n’avais pas deux ans et tu savais que si je sortais une poêle j’aurais besoin d’une spatule. Plus important encore, tu sais voir à travers le masque quand ta maman est triste ou fatiguée, tu sais exactement comment faire pour lui donner un sourire en offrant ta tendresse. Elle est précieuse ta tendresse.

Depuis toujours, tu donnes l’impression de savoir grandir seul.

Longtemps j’ai cru à ton indépendance affective. Tous les jours, nous avions notre petit moment, je pensais que c’était suffisant. Nous avons eu des bas et des hauts. Aujourd’hui toi et moi avons trouvé notre équilibre. Nous avons toujours nos moments toi et moi, en tête à tête autant que possible. Ces instants volés à ton frère et ta sœur sont importants pour nous deux.

Tu es un frère en or.

Le côté ‘je suis un tout petit’ de ton petit frère te décontenance parfois. Il se comporte volontairement comme un bébé, chose que tu ne sais pas, n’a jamais su faire. Lorsqu’il fait un caprice ou détruit tout par jeu tu regardes l’enfant né après toi, aussi décontenancé que courroucé. Tu le grondes, lui explique qu’il ne faut pas saccager le travail d’autrui. Puis tu recommences à construire la tour ou le garage, lui expliquant comment empiler les kapplas pour en faire un manoir immense.

Ton frère devient plus sérieux, concentré et te regarde faire. Rapidement, il attrape une pièce pour t’aider, te secondant du mieux qu’il le peut, suivant tes explications techniques.

Enfant du milieu, c’est une place compliquée dans la fratrie.

Aussi grand que ta sœur, plus lourd, les pieds plus longs, les gens vous prennent invariablement pour des jumeaux. Mais tu es né en second, quatorze mois après elle. De temps en temps tu as besoin de nous faire sentir que tu es encore un jeune enfant, que tu as besoin que l’on s’occupe de toi, qu’on te caresse, te câline, que tu es important pour nous.

Nous t’aimons très fort !

Tu es un petit garçon exceptionnel, cartésien, logique, aimant les mots, la mer et la musique. Tout le monde n’a pas la chance de savoir que tu es un grand bavard, avide de découvertes et d’histoires en tous genres. Tu es une pierre douce, d’une matière tellement belle et précieuse que personne n’en connait le nom. Derrière des lunettes bleues et un air sérieux tu camouffles une personnalité riche, marquante pour tous ceux qui ont la chance d’entendre le son de ta voix.

Bon anniversaire mon amour !Tu as désormais 5 ans, tu vas recevoir la montre que tu attends depuis longtemps et faire la fête avec tes copains à la fin du mois pour marquer le coup..

 

Et chez vous, Mai commence comment ?