Avoir des enfants rapprochés, c’est beaucoup de bonheurs. J’aime particulièrement quand mes enfants viennent me faire de gros câlins, me montrent leur magnifiques créations ou jouent tranquillement entre eux dans leur univers inventé. Il y a pleins d’avantages à avoir des enfants rapprochés, j’en ai récemment fait la liste dans un billet que vous pouvez lire ici (cliquer sur le lien).

Mais dans cet article tout rose et plein de paillettes, je ne vous ai pas tout raconté.
Nous sommes entre nous n’est-ce pas ?
Alors je peux vous dévoiler un petit secret : chaque écart d’âge a ses avantages et ses inconvénients.
Nous n’échappons pas à ce constat.

Voici donc pour vous (et cela reste entre nous) l’article miroir de mon précédent billet…

10 inconvénients à avoir des enfants rapprochés

1. Il n’y a pas de vainqueur dans les batailles.

La relation entre Ririe et Fifi est sur certains points assez proches des idées reçues sur les relations entre (faux) jumeaux. Mes deux aînés ont un rapport fusionnel. Si, la plupart du temps ils s’entendent bien, il arrive que nos enfants se disputent.

Comme malheureusement ils ne sont pas parfaits, ils peuvent en venir aux mains. Pour prendre le dessus, ma fille aînée a très vite compris que frapper ou pousser Fifi ne lui apporterait pas la victoire. Elle a donc entrainé le petit dernier à tirer les cheveux de son frère… et comme Fifi ne tape pas les plus petits…

Bref, cela fini en pleurs, sans enfant victorieux ou gravement blessé.

Du coups ils recommencent, testent encore et encore à la recherche du plus costaud (en vrai c’est Fifi).

2. L’émulation est un problème récurrent

Un enfant qui joue dans la baignoire, se sont quelques gouttes d’eau sur le sol.
Deux enfants qui jouent dans la baignoire, se sont quelques verres d’eau sur le sol.
Trois enfants qui jouent dans la baignoire, ce sont quelques seaux d’eau sur le sol.

Un enfant seul peut faire beaucoup de dégâts dans une salle de bain.

Oui, vous avez raison.

Maintenant imaginez trois enfants qui ont décidé que la baignoire était une aire de jeu et utilisent l’un des côtés pour faire du toboggan aquatique.

Oui, voilà.

3. Ils ont les mêmes horaires

Le coup de feu du soir d’une famille d’enfants rapprochés de moins de quatre ans pourrait probablement effrayer Philippe Echebest lui-même. Nous ne reviendrons pas sur le bain lui-même. Parlons plutôt de la sortie de l’eau, quand il faut sécher trois enfants en trois minutes, leur passer les pyjamas avant qu’ils n’attrapent froid, trouver six chaussons pour les enfiler aux bons pieds (comme pour les chaussettes, il y en a toujours un qui manque). Ensuite il faut les faire passer à table, les aider à manger, même la grande de quatre ans qui a décidé que, si le petit dernier a le droit à la béquée, ben elle aussi.

Là vous vous pensez, avec bon sens : « il suffit de faire un enfant après l’autre ».
Innocent : cela ne fonctionne pas ainsi.
Quand on sort un enfant du bain pour lui prodiguer des soins, les deux autres sortent aussi, de leur propre chef. Peu importe lequel vous prenez en premier, les deux autres suivront… c’est un autre aspect du point 2 ci-dessus.

Le temps du coucher, moment câlin et tendre par excellence, est régulièrement gâché : ce soir Maman s’est trompée dans le roulement, elle est allée voir Loulou/Fifi/Ririe en premier alors qu’elle devait commencer par Ririe/Loulou/Fifi… du coup Fifi/Ririe/Loulou pleure (rayer les mentions inutiles, si toutefois il y en a).

Le matin, quand on a trois enfants à habiller et qu’aucun n’est autonome, faut savoir être rapide et efficace car il n’est pas possible de trainer.

4. Ils aiment les mêmes choses

Ils jouent ensemble, aux mêmes jeux. Donc il n’est pas rare qu’ils aient un besoin impératif du même jouet au même moment. Si le propriétaire de départ est bien défini, cela peut se résoudre… Mais quand, comme chez nous, ce sont régulièrement les deux autres enfants qui revendiquent le droit d’usage abandonné par leur aînée, cela peut tourner vite et mal.

Nous avons parfois acquis certains articles indispensables en double voire en triple.

C’est une fausse solution : il y a toujours un enfant qui va perdre son bien et se réclamer des deux autres parce qu’il aura eu un objet moins solide/moins bien.

Avoir des jouets différents mais d’usage proche, choisis en accord avec les gouts de chaque enfant fonctionne mieux. Enfin, jusqu’à ce que celui qui aime le jaune/Spiderman décide que dorénavant il préférera le orange/Ironman !

5. Ils seront ados en même temps.

Oui, c’est une évidence.

Cependant nous n’avions pas réalisé ce que cela signifiait concrètement jusqu’aux dernières vacances.
Depuis la simple idée nous fait trembler, je crois même que j’ai vu Monsieur Mon Mari écraser une larme de stress la dernière fois que nous avons abordé le sujet…

Que s’est-il passé aux dernières vacances ?

Oh, Rien de spécial, nous avons été à St Malo en famille une semaine. Nous avons passé de supers vacances avec mon Beau Frère, ma Belle Sœur et leurs quatre enfants tous ados en même temps. (Bisous ‘Sunshine’ si tu lis ceci : vous être des saints !)

6. Il faut des supers pouvoir alors qu’en vrai, on est juste un être humain

Être parents de trois enfants nés en trois ans signifie que bien des choses se sont enchainées dans notre parentalité. Devoir gérer trois enfants non autonome au quotidien nécessite de faire appel au système D plus qu’à son tour. C’est dans ce cadre que j’ai appris à donner le sein à un enfant tout en faisant prendre sa compote au second et en lisant une histoire au troisième

7. Les grossesses qui s’enchainent, on a connu mieux pour la santé

Enceinte de mon premier bébé j’ai entendu régulièrement cette phrase qui disait qu’un corps de femme mettait 9 mois pour faire un enfant, et 18 mois pour se remettre. J’ai été enceinte 3 fois 9 mois soit 27 mois. Cela signifie que mon corps a besoin en tout de 54 mois pour se remettre. En ôtant arbitrairement les (5+12 soit) 17 mois inter-grossesse, je constate qu’en effet c’est depuis le printemps dernier (soit les 3 ans de Loulou) que je commence à retrouver un peu de forme physique.

En ce qui concerne la ligne par contre, j’ai laissé tomber.

8. Il n’est pas envisageable de confier le petit dernier à l’aînée

Le budget babysitting est généralement le plus important lorsque Monsieur Mon Mari et moi nous offrons une sortie. Pour autant, il ne nous est pas possible de déléguer la responsabilité de l’un de nos enfants aux autres. Surtout lorsque le plus raisonnable a cinq ans et l’aînée seulement six ans.

9. Notre décoration ressemble à celle d’une crèche, l’espace en moins

Lorsque les enfants étaient tous petits, leurs jouets étaient entreposés dans l’entrée et leur terrain de jeu était notre séjour. Les visiteurs avaient bien du mal à croire que je n’étais pas assistante maternelle. Depuis nous avons aménagé une salle de jeu, cela nous permet de n’avoir honte qu’occasionnellement…

A la grande époque, les jours de départ en vacances, le coffre du tank était déjà rempli (poussette double, deux lits parapluie, couches, linge divers, pot et petits pots) avant même que nous y posions la première valise. Cela m’a amené à faire une collection de photo du coffre de la voiture familiale.

Être parent d’enfants rapprochés rend nécessaire de posséder certains articles en doublon
(j’en parle dans cet article général sur la logistique, si vous ne le connaissez pas encore, c’est le moment). Outre le budget induit (ici entre la solidarité familiale et notre gout pour l’occasion, on s’en sort bien), cela signifie un gros volume. Avoir trois enfants et les accessoires qui vont avec, cela remplit une maison.

10. Il y en a toujours un pour qui « C’est pas juste »

Ce qui est injuste en vérité, c’est que papa et maman n’ont ni trois mains, ni trois genoux. Alors les places à tables tournent, les indispensables existent en plusieurs exemplaires, et s’ils ne parviennent pas à un accord, nous confisquons arbitrairement l’objet de la dispute (oui, c’est injuste).

Equilibrer l’attention pour chaque enfant n’est pas possible : chaque enfant a ses propres besoins. Bien évidemment, si l’un des parents se pose avec un seul enfant, les deux autres auront immédiatement besoin eux aussi d’un moment tendre.

Devoir partager le temps parental apprend la frustration. Mais de plus en plus j’ai l’impression qu’ils savourent d’autant mieux leurs moments de tête à tête avec leur père ou moi qu’ils savent que ce sont des moments privilégiés et toujours trop courts.

Alors, comme je dis parfois à Monsieur-Mon-Mari lorsque nous ne nous en sortons plus : quelqu’un pourrait me donner les coordonnées du SAV ?