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Les principes éducatifs et moi.

Ce matin, sur un groupe de mamans, je me suis fait fustiger parce que j’ai osé prôner le concept du « non choix » pour les enfants. C’est toujours un plaisir pour moi de m’attirer les foudres de l’intégrisme de certaines mamans ‘bienveillantes’.

Le débat qui a suivi mon intervention volontairement provocante m’a donné envie de faire le point ici et avec vous sur mes principes éducatifs. Enfilez votre combinaison, attrapez votre planche, nous allons surfer entre Freinet et Filliozat !

Ou pas…

3 enfants en 3 ans principes éducatifs htL’éducation positive et moi

La déferlante de la parentalité bienveillante m’a moi aussi submergée. Comme toutes mes congénères, j’ai pratiqué la mise en valeur à bon escient, le portage et même (chut, ne le dites pas à ma mère) j’ai su convaincre mon mari qu’on ne devait jamais laisser un bébé pleurer.

C’est quoi pour moi la parentalité bienveillante ?

Être un parent bienveillant consiste, à mon avis, à se montrer aussi positif que possible vis à vis de son enfant, en toute circonstance. La chair de notre chair est un être humain en construction,  je crois que notre rôle de parent/éducateur est de le supporter au sens propre du terme : nous faisons notre maximum pour le pousser vers le haut, le meilleur de lui-même.

Par ailleurs, il est important pour nous d’expliquer les règles et les interdits. (Si j’ai toujours du mal à comprendre pourquoi les députés ne sont pas élus à la proportionnelle, c’est peut être parce qu’on ne me l’a pas clairement expliqué).

Je suis une maman bienveillante…

3 enfants en 3 ans principes 07Comme toute mère 2010s, j’ai marchandé une demi heure avec Fifi pour qu’il mette son manteau un jour de pluie (tu veux le bleu clair ou le bleu foncé ?).
Comme toute mère attentionnée, j’ai laissé Loulou gambader en liberté dès qu’il a su ramper.
Comme tout parent aimant, j’ai accompagné les crises homériques de ma Ririe, en particulier les soirs d’insomnies.

Je m’octroie donc arbitrairement le titre de Maman Bienveillante !

Quoi que…. Si je regardais plus avant ?

… Mais appliquer les principes de la bienveillance ne résous pas tout chez nous.

Lorsque mon enfant du milieu a décidé d’attirer l’attention sur lui en s’opposant systématiquement, lui laisser le choix entre deux manteaux, c’est l’entendre dire qu’il ne veut pas sortir / qu’il ne m’a pas entendu / qu’il veut en mettre son manteau jaune, celui qui est justement au sale.

3 enfants en 3 ans principes 00Laisser bébé Loulou en totale liberté dans mon intérieur ou vivent deux autres enfants et deux adultes, chacun avec ses jouets, c’est mettre en jeu l’avenir de mon téléphone portable (au mieux) ou le voir renverser ma tasse d’infusion que je viens de me servir (et devoir gérer une brulure grave) avant que je n’ai eu le temps de la mettre en sécurité.

Quand à accompagner ma puce jusqu’aux bras de Morphée? Quand le dodo ne veut pas venir, il ne vient pas. Même Maman ou Papa n’y peuvent rien, vu qu’ils refusent de lui faire prendre des cachets ou de l’assommer.

Alors j’ai parfois envie de laisser tomber.

Pourquoi ?
Parce que j’ai donné le jour à 3 enfants en 3 ans !
Dois-je développer ?

Ok, alors allez voir par ici (lien vers article) pourquoi il ne faut pas faire des enfants rapprochés. Plus prosaïquement, quand les trois sont fatigués en même temps, quand Loulou s’est fait mal en cassant un verre, que Fifi pleure parce que c’est son verre Cars qui git en morceaux au sol et que Ririe épilogue sur ce qui a amené à la catastrophe, j’ai envie de fuir de chez moi en hurlant.

Quand nous passons à table à moins le quart au lieu de et quart (comprendre 12h45 au lieu de 12h15), que le déjeuner part en sucette avant que le plat principal ne soit servit, mon doux époux doit parfois se mettre les mains sur les oreilles pour ne pas que de la fumé en sorte.

Le pire, je crois, c’est quand ils sont tous les trois surexcités et sautent d’un siège à l’autre dans mon salon en criant.

3 enfants en 3 ans principes éducatifs epuisantsAppliquer « l’éducation positive » à ma vie est un challenge

Nous sommes des parents protecteurs…

Nous sommes une génération de parents attentifs, nous montrons notre affection à nos enfants. Nous leur proposons des activités dont nous n’aurions osé rêver à leur âge. Nos enfants ont accès à une culture infinie via Internet. Ils voyagent plus que nous (qui voyagions plus que nos parents). Ils sont protégés, choyés.

3 enfants en 3 ans principes 06La tendance générale de notre génération est d’éviter toute frustration à notre progéniture : « le monde est tellement dur, laissons lui son innocence aussi longtemps que possible ». Cependant, nous ne pouvons tout contrôler. Les attentats de 2015 ont clairement démontré la limite du cercle protecteur que nous dressons autour de notre progéniture. Expliquer à une enfant de 3 ans le concept d’Islamisme radical ne figurait pas dans mes objectifs parentaux (Ririe a toujours écouté les conversations des adultes, jusque dans la rue, l’orméta sur un tel sujet n’a pas été possible).

… Mais nous sommes aussi des êtres humains !

Certains ayatollah de la bienveillance essaient de nous faire croire qu’il est possible d’élever nos bambins sans conflit. Il faudrait que nous, parents, restions calmes et serein en toute circonstances…
Même si nous n’avons pas dormi de la semaine à cause d’un enfant malade…
Même si Duboss nous a tapé sur les nerfs toute la journée…
Même si Loulou a renversé volontairement le pot de yaourt sur la tête de Fifi… pour la seconde fois de la journée… alors que l’on n’a pas encore fini le petit déjeuner…

Il ne me parait pas possible d’éviter les conflits quand on élève des enfants !

3 enfants en 3 ans principes 03Mon métier me place régulièrement entre le marteau et l’enclume (pas littéralement… quoi, que). Les années de pratiques m’ont fait acquérir pas mal de sang froid. Aucun client ne m’a vu perdre le sourire ces dix dernières années (pas même celui qui m’a planté plusieurs fois pendant un projet avant de vouloir coller ses erreurs sur mon dos face à son boss).

Pourtant, même en faisant plus que mon possible, je ne parviens pas a garder mon flegme face à mes enfants ! Voir Monsieur-Mon-Mari, l’homme le plus doux et patient que je connaisse, s’énerver occasionnellement me rassure un peu sur le sujet.

Nous ne sommes pas des machines bien huilées.

Mais est-ce réellement un problème ? Pourquoi devrais-je toujours être parfaite ? Après tout, mes enfants non plus ne sont pas parfaits.

Est ce que donner de moi une image toujours lisse et parfaite ne serait pas leur mettre la pression ? Comment grandir en acceptant ses propres défauts si Papa et Maman n’en ont (apparemment) aucun ?

Est ce que protéger notre enfants de tout ce qui peut le contrarier l’aide à apprivoiser et/ou à combattre ses émotions négatives ? Pour protéger nos enfants, ne faudrait-il pas plutôt les laisser apprendre à tomber pour qu’ils sachent se relever ?

3 enfants en 3 ans principes éducatifs approximativeParents, il est temps d’accepter notre humanité !

3 enfants en 3 ans principes 04Si nous voulons des enfants biens dans leurs baskets (à paillettes pour Ririe), je crois profondément qu’il faut leur montrer l’exemple en faisant attention à nous.

Si nous voulons être bien(veillant) avec nos enfants, il faut d’abord l’être avec nous-même. En fait, je pense que pour pouvoir être de bons parents, il faudrait peut-être oser quelque chose de nouveau : arrêter de se prendre le chou.

Pour nous y aider, je vous propose d’essayer un nouveau concept : la parentalité approximative.

Qu’est-ce que la parentalité approximative ?

C’est une idée simple, comme une vision filtrée de l’éducation bienveillante. Elle est née sous la magnifique plume de Agnès Labbé, auteure du le blog quatre enfants. J’ai demandé à Agnès ce qui a occasionné le déclic, l’invention du terme.

« Je n’ai pas de souvenir précis sur la date de création du concept », m’a-t-elle répondu, « mais je me souviens avoir utilisé en premier #educationapproximative sur Instagram comme un contre-pied à tous ces posts parfois un peu culpabilisants qui reprenaient la mention #educationpositive »

Cette réaction épidermique, Agnès l’a développé dans un livre paru en début d’année : L’Education Approximative. Si vous ne le connaissez pas (encore) courrez l’acheter (pour lui offrir des vacances au club Med) et lisez le (pour comprendre pourquoi vous pouvez partir vous aussi en vacances au club Med sans culpabilité ni enfant). L’humour, le style alerte d’Agnès sont aussi clairs et agréables en long format que sur ses articles de blogs.

3 enfants en 3 ans principes 02le percept de la parentalité approximative est assez simple. Il s’agit d’adapter les principes de l’éducation positive à la vraie vie. En d’autres termes, pour pouvoir rester bienveillant avec ses enfants sur le long terme, il faut avant tout être bienveillant envers soi-même.

Le corolaire, aussi logique que déculpabilisant, est la devise de ma belle-mère : « Quand on fait les choses avec amour, par amour pour son enfant, on ne peut pas totalement se tromper… et quand bien même, nos erreurs sont pardonnables ».

Pourquoi j’adhère au concept ?

Aucune méthode n’est absolue, celle proposée par Agnès ne fait pas exception. La différence, c’est que son guide milite précisément pour la subjectivité, les essais, le ‘faire comme on le sent’. On a le droit de lâcher prise parfois, de remplacer le dîner bio maison par des coquillettes au beurre ou une pizza que le grand a été cherché pour nous au coin de la rue ! (enfin son grand, parce que le mien n’a pas encore 6 ans et que nous n’avons pas de pizzeria dans ma rue)

Le leitmotiv : arrêter de culpabiliser !

La parentalité approximative, c’est une base de parentalité bienveillante saupoudrée d’égoïsme bienvenu. L’important être d’être en accord avec soit-même (et l’autre parent). Si, occasionnellement, j’ai envie de penser à moi en dehors de mes enfants, c’est mon droit, je le prends sans arrière-pensée : je suis libre de faire ce que je veux !

3 enfants en 3 ans principes éducatifscartesL’important, c’est d’agir en fonction de soi et de ses enfants

C’est l’une des mes convictions. Il n’y a pas plus de vérité parfaite en matière d’éducation que dans n’importe quel aspect de la vie. Si vous agissez en fonction de votre enfant, en pensant à son intérêt, alors vous agissez pour le mieux.

Rare sont les parents qui se foutent du bien-être de leurs enfants… De toute évidence ces parents malveillants ou démissionnaires ne s’intéressent pas non plus à ce que vous pensez et ne suivront pas vos conseils avisés.

3 enfants en 3 ans principes 05Avec mon échantillon de trois enfants plutôt faciles, je constate qu’aucune méthode n’est absolue pour les éduquer. Une recommandation (sur sollicitation) suivie  peut fonctionner sur l’un de mes petits, mais être complètement inefficace sur un autre. Souvent nous tâtonnons, tentons différents angles d’attaques jusqu’à trouver le bon à l’instant T et avec l’enfant en face de nous.

Lâcher prise, c’est aussi laisser l’autre parent s’y coller

Les barrières mettent du temps à tomber, en partie par notre faute (Je suis incapable de laisser mon mari aller chez le médecin avec un enfant à ma place). Je pense qu’il faut laisser le champs libre aux Papas. Le père de mes enfants a un rôle essentiel dans leur éducation. Chacun de nous apporte son ressenti, sa sensibilité et ses valeurs à nos enfants. C’est, à mon avis, primordial.

Laisser l’autre parent agir selon son idée demande parfois de prendre sur soi.

Parce que je suis la maman, j’avais les premiers jours l’illusion de mieux savoir que le Papa. La façon instinctive dont mon homme a trouvé comment coucher notre nourrisson de quelques semaines, en douceur, pour une bonne nuit complète,  m’a fait comprendre un point important : nous formons une équipe.

3 enfants en 3 ans principes 01Laisser l’un d’entre nous gérer la crise pour ne pas nous user tous les deux en même temps est devenu un réflexe. Le parent en retrait garde son énergie plutôt que de s’user en stéréo face à l’enfant qui pose souci. (Au troisième appel le soir après le coucher, cette petite réserve de patience conservée trouve toute son utilité).

Chaque parents fait sa part, en bonne intelligence

Avec leur père, mes enfants apprennent comment dessiner des poissons ou nouer leur lacets… Monsieur-Mon-mari est le meilleur calmer les crises de Ririe. Il est le champion pour retrouver la chaussure perdue, moucher Loulou sans qu’il pleure et expliquer à Fifi les fondements de l’énergie cinétique (Ils ont tous les deux des profil scientifiques). Avec moi, les enfants peuvent poser n’importe quel question sur n’importe quel sujet. Nous débattons, dansons, trions les perles à chauffer, fabriquons des tablettes numériques en carton.

Chacun de nous fait certaines activités avec chacun de nos enfants, en fonction des gouts et des envies. De même les corvées du quotidien de notre famille sont réparties de façon équitable. Parce qu’un Papa, c’est aussi capable qu’une maman,  il a le droit d’être un parent approximatif !

3 enfants en 3 ans annie

 

Article non sponsorisé
Merci à Calinours pour son aimable participation à la séance photos (certaines classes de maternelles élèvent des animaux, celui de la classe de Loulou est en peluche…) !

Illustrations : quatreenfants.com et 3enfantsen3ans.com

Nota : Vous aimeriez une critique plus fouillée du livre ‘L’éducation Approximative’ par Agnès Labbé ? Alors je vous recommande :

31 commentaires sur “Les principes éducatifs et moi.

  1. Article très intéressant et je te trouve justement bienveillante avec tes enfants car pour moi la bienveillance ce n’est pas laisser tout faire et ne jamais éléver la voix . Nous avons aussi nos émotions à gérer et notre fatigue nous parents.

    Aimé par 2 personnes

  2. aaah mais tu prêches une convaincue !!!! compte pas sur moi pour te fustiger ! sur le nom choix j’avais ecrit un article il y a quelques semaines sur les crises des gamins dans les supermarchés… comment voulez vous qu’ils ne pètent pas les plombs devant une telle offre de produits ! déjà en tant qu’adulte on doit se retenir alors…. mon fils est dans un tel état de stress quand il doit choisir, que maintenant je lui laisses le minimum de choix, et ça va mieux. et tu as bien raison sur le concept : « un seul qui s’énerve à la fois » j’adore ! je crois qu’effectivement c’est ce qu’on pratique sans le savoir !

    Aimé par 1 personne

    1. Il me semble bien avoir lu ton article…
      C’est très compliqué le supermarché :: clairement emmener son enfant vers 11h30 alors qu’il est nase et qu’il a faim, c’est ne pas avoir peur d’un clash…
      Merci pour tes encouragements 😀

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  3. Je suis entièrement d’accord avec toi. La bienveillance, je suis pour. Mais ça commence aussi par soi. Alors oui, nous restons humains. Et nous avons nos limites. Et je rejoins complètement tes propos et ceux développés dans « l’éducation approximative ». Arrêtons de culpabiliser, chacun fait au mieux 😉

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  4. Je ne vais pas m’etaler tu sais déjà ce que je pense des bien-pensants en toute bienveillance 😉 et inutile aussi de te dire que malgré les problèmes récurrents entre la lecture et mou, j’ai acheté le livre d’Agnès le jour de sa sortie et l’ai adoré ♡ j’en ai même pleuré à la fin… hyper-sensibilité quand tu nous tiens…
    D’ailleurs je prépare un article spécial « frustration » car ça me frustre 😀 😀 😀

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  5. Et bien tu as trouvé une super voie d’abord pour parler du livre d’Agnès ! Super article, très intéressant, et je partage complètement ton avis. Je pense être une mère suffisamment bonne, je n’ambitionne pas la perfection, il m’arrive du hurler comme un putois… Pour autant je ne suis pas rongée de culpabilité. Avoir un parent parfait n’est pas bénéfique pour un enfant, contrairement à ce que croient bcp de mamans. Cela signifie qu’on n’arrivera jamais plus haut que la cheville de maman-la-parfaite. Quelle angoisse !
    Et puis je remarque aussi, que la plupart des mamans très rigides sur les principes d’éducation bienveillante, n’ont souvent qu’un enfant, ou n’ont pas forcément d’activité professionnelle extérieure, ou des conditions de vie en terme d’espace et de cadre de vie plus faciles.
    Va-t-en rester zen quand tu bosses, que tu cours dans les transports et que tu arrives dans un petit appart avec 2 enfants… Le principe de réalité se charge de nous remettre à notre place !

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    1.  » je remarque aussi, que la plupart des mamans très rigides sur les principes d’éducation bienveillante, n’ont souvent qu’un enfant, ou n’ont pas forcément d’activité professionnelle extérieure, ou des conditions de vie en terme d’espace et de cadre de vie plus faciles. »
      Pour le fun, je te mets un bout de l’article que j’ai coupé (au départ, j’avais écris 5000 mots) : « Ceux qui savent tout en matière d’éducation n’ont généralement pas d’enfants : cette phrase n’est pas de moi. J’ai écrit ‘enfants’ au pluriel car les parents d’enfants unique ont parfois la chance/le temps de pouvoir suivre à la lettre leurs principes. Avec deux enfants, les mamans jusqu’au-boutiste des principes éducatifs sont rares. Je ne connais pas de parent de trois enfants ou plus qui ait pu garder ses principes. »

      Pour ma part, un BABI insomniaque en BB1 m’a fait atterir rapidement… je pense que si BB2 avait été mon ainé par contre, j’aurai pu me croire une super maman qui sait tout : Fifi a été un enfant impeccable jusqu’à ses 3 ans et demi… Il se rattrape depuis 😉

      Merci pour ton commentaire, comme tu l’as compris je ne me voyais pas faire une critique du livre d’Agnès en direct (je n’aime pas paraphraser les autres) alors j’ai choisi d’en parler dans un contexte plus global

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  6. BRAVO!!!!

    Je suis tour-à-fait en accord avec vos propos…pour moi l’éducation positive est (peut-être) possible avec 2 enfants mais chez nous, on en a fait 6 en 6 ans, 1 par année, donc parlementer avec chacun est impossible si on veut vivre en bonne harmonie.

    De plus, je pense qu’au contraire, s’ils sont confrontés tôt à des règles (justes ou pas) ils auront moins de désillusions quand ils seront adultes.

    Merci de votre réflexion à ce sujet, bien des fois je me sens envahie par cette vague de parentalité positive.

    Belle journée à vous

    Véronique

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour et merci à la fois pour ce mot si gentil et pour cette première prise de parole ici 🙂
      6 enfants en 6 ans, chapeau bas !
      Le principal problème je crois vient du terme « bienveillant » : il laisse à penser que si l’on ne suit pas les préceptes à la lettre, on n’est pas quelqu’un de bienveillant. Or les parents malveillants sont (et c’est heureux) une infime minorité
      C’est aussi pour cela que le terme « approximatif » d’Agnès me parle bien : on fait comme on peut avec ce que l’on a 🙂

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  7. Je n’ai pas lu ce livre (peut être d’ici ma retraite, vu ma liste de livres à lire ….!) mais depuis un moment, je fais personnellement la différenciation entre « éducation bienveillante » (et pour chipoter, je préfère dire « parentalité avec bienveillance » tout comme « avec respect » « avec conscience » et un peu …. »avec amour », hein 😉 ?) et les multiples et variées pratiques de l’éducation sus-nommée… car « y’a de tout » comme on dit, et notamment des gens qui n’y ont rien comprit. Il n’est pas bienveillant de cacher ses émotions à son enfant (sa fatigue, sa colère, son ras-le-bol…). Et il n’est pas réaliste de se décrire comme toujours enjouée et calme (quoique cela existe, mais il s’agit d’un symptôme psychiatrique … je ne le souhaite donc à personne !). Mâdâme Filliozat (que j’adore, hein) a quand même écrit un livre nommé « il n’y a pas de parents parfaits » ; c’est assez aberrant de voir certains de ses adeptes faire la course à la perfection !

    D’ailleurs l’exemple du choix est intéressant car … proposer aux enfants de choisir, c’est les impliquer, sur le principe, c’est chouette. Mais tout dépend de l’intention que l’on y met (et c’est ça, l’essence de la parentalité avec bienveillance : l’intention que le parent y met !). Si l’on propose de choisir entre le survet’ rose ou le gris, en se disant « Il est content, il peut choisir, et comme cela il le mettra, son foutu survet’, pour le sport de ce matin » -> il s’agit de manipulation de l’enfant : on lui donne l’illusion d’un choix pour au final, arriver à NOS fins. C’est pas super bienveillant, la manipulation …. Alors que de dire à l’enfant « Aujourd’hui c’est sport, la tenue adaptée au sport, c’est le survet pour X raison. » -> certes il n’y a pas de choix, mais il y a de la franchise. C’est bien plus bienveillant, je trouve. DONC…. donner le choix, oui, mais dans quel but ? Telle est la question. On peut aussi prendre le parti du « Oui, je te laisse aller au sport avec une robe à volant, tu testera si c’est pratique ou pas » -> laisser l’enfant faire ses propres expériences, pourquoi pas… (mais sans l’intention « Haha il va se planter et il reviendra la queue entre les pattes en disant que Maman avait bien raison » car on glisse encore loin de la bienveillance là…).

    Bref…
    La parentalité avec bienveillance est un état d’esprit, pas une TO DO LIST pour éduquer son gosse. Mais comme aujourd’hui, la société ne veut pas trop réfléchir, il y a une préférence pour les choses « toutes prêtes », beaucoup utilisent à volo les «  » »outils » » » de parentalité bienveillante, sans en saisir l’essence … et c’est nawak.

    Aimé par 1 personne

    1. Merci Nanakie (bienvenue) et merci pour ce long commentaire plein de bon sens.
      Il y a beaucoup d’élément intéressant dans votre réflexion, je suis totalement en phase avec vos propos.
      Les exemples que j’ai pris ne l’ont pas été au hasard bien éviedemment et je suis asserz d’accord pour penser que le choix donné à l’enfant doit être plutôt dans un esprit « gagnant/gagnant » pour l’aider à grandir et avancer. Si c’est juste du contournement, avec mes petits cela ne fonctionne pas (ils sont assez compliqués à manipuler, l’habitude d’avoir des parents droits dans leurs bottes sans doute).
      « Il n’est pas bienveillant de cacher ses émotions à son enfant » -> cette phrase est tellement lourde de sens ! je suis tellement d’accord avec elle.
      Concernant votre dernier paragraphe, dans les parties de cet article que j’ai coupé (il faisait plus de 5000 mots dans sa version initiale), il y avait un passage justement sur ce besoin de la société d’aujourd’hui davoir des réponses absolue, de trouver des réponses toutes faites, des recette à appliquer immédiatement pour un résultat rapide.
      Malheureusement ce fonctionnement est illusoire, tôt ou tard on découvre les limites de ce système…. parfois avec de la casse malheureusement.
      Merci encore pour cet intéressant point de vue !

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    1. Merci Picou… et oui, j’ai ma petite idée 😉
      (pas l’impression d’inventer l’eau chaude ici, mais je crois qu’il y a des choses à répéter de nombreuses fois dans l’espoir que cela rentre dans les têtes)

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  8. L’éducation approximative est aussi devenue ma bible. Question bête que je me suis posée: en n’étant pas du tout bienveillant envers soi-même, en attendant uniquement la perfection en toute circonstances, est-ce qu’on enseignerait pas ces valeurs là à nos enfants sans le faire exprès ? Vu qu’ils apprennent tout par mimétisme … Et si on ne commence pas par être bienveillant envers soi, on ne propose pas le bon exemple.

    Aimé par 1 personne

    1. Cette question est au contraire très intéressante !
      J’ai constaté que ma fille aînée est entrain de prendre le pli sur moi de n’être jamais relax, de toujours être au taquet… j’ai tendance naturellement à me mettre la pression… et l’impression qu’en effet je déteins malgré moi sur ma fille (bien plus que sur mes fils d’ailleurs)

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  9. Je plussois! Je trouve qu’il est par ailleurs très important que les enfants aient conscience de « l’humanité » de leurs parents. Ici ça m’arrive de m’énerver pour rien , de crier après 10000 sollicitations mais je sais m’excuser ou réexpliquer la situation à mes enfants sans nier mon état d’énervement quelques minutes plus tôt. On a droit de se sentir débordé par nos émotions nous aussi les adultes et de ne pas accepter des situations qui nous mettent mal à l’aise. Et je trouve qu’en ayant conscience de la « fragilité relative » de leurs parents, les enfants perçoivent mieux le fait qu’ils aient droit aussi à l’erreur, à la réflexion et au « pardon » d’autrui ( j’entends pour les petites broutilles du quotidien pas sur des actes graves). S’adapter à outrance ou tout rigidifier à outrance n’est pas une solution durable pour le respect de chacun . Être bienveillant c’est aussi faire respecter les limites de chacun et ne pas se suradapter à l’autre…Si on ne se respecte pas soit même , comment ferons nos enfants pour le faire ?

    Aimé par 1 personne

    1. Excellente question que tu poses….
      Ton commentaire me fait penser au proverbe : « la liberté de chacun s’arrête là où commence celle de l’autre ».
      Comme toi, je pense qu’il est important que les enfants aient conscience de l’humanité de leur parents. Nous sommes des roseaux, pas des chênes…

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  10. Ce que je vois dans cet article c’est le deuxième courant de pensée qui est différent de « l’éducation positive », ce que vous décrivez est la « discipline positive ». C’est assez différent car cela intègre les deux : bienveillance + règles. Je vous invite à lire l’article que j’ai écris sur mon blog qui en parle, vous avez des liens qui peuvent vous aiguiller. Sinon très bon article, bravo 🙂

    PapaPik admin de https://montessorimaison.home.blog/

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