En février dernier deux de mes trois enfants ont pris un an. Ririe a atteint l’âge de raison, elle est une petite fille posée, heureuse, sereine la plupart du temps. La voir grandir bien dans ses baskets est d’autant plus important pour nous qu’elle a eu des périodes difficiles et garde une vision de la vie et des autres atypique.
Loulou a eu quatre ans. Ce n’est plus mon bébé depuis longtemps. Et pourtant… Est-ce parce qu’il est notre dernier enfant qu’il grandit plus doucement que ses aînés ? Le mètre soixante de son père, aîné de sa fratrie, me fait penser que ce n’est qu’un hasard. Le fait est que sur certains points il n’est pas très mature. Par contre, son humour et ses réflexions toujours appropriées montrent que cette lenteur n’est qu’une façade.
Nous entrons en parentalité niveau 1.5, cette période bénie durant laquelle les enfants sont suffisamment grands pour avoir de nombreuses connaissances, mais suffisamment jeunes pour s’intéresser à tout et s’émouvoir d’un rien.
La petite enfance s’éloigne progressivement de notre foyer
Pendant qu’il en est encore temps, je souhaite profiter de toutes ces petits moments de grâce qui remplissent ma vie de maman d’enfant en (encore) bas âge. Laissez-moi figer dans cet article ces moments de rien, anodins et doux, qui me manqueront dans quelques années quand mes enfants seront devenus grands.
1- La tendresse
Respirer la peau de mon tout petit. Caresser son visage et embrasser ses joues aussi douces que quand il était nourrisson
- Faire « pouet pouet » en tapotant le popotin de mon moyen. Devoir recommencer une douzaine de fois avant qu’il ne me laisse retourner à mes occupations d’adulte
- M’allonger dans le noir contre ma puce, tout contre. Lui caresser le dos en chantant « sa dernière chanson ». Avoir l’espoir que cette nuit elle dormira bien
2- Leur légèreté
Attraper mon Loulou sous les aisselles, le soulever comme une plume. Le faire voler à bouts de bras. Entendre son rire. Le serrer dans mes bras en l’entendant chanter « Encore »
- Aider ma Ririe à mettre son legging . Voir ses yeux pétiller dans l’anticipation de la suite. Attraper fermement la ceinture de son pantalon et la soulever de terre. L’entendre éclater de rire
- Avoir Fifi assis à califourchon sur mon ventre. Mettre mes bras à sa disposition, poignets cassés pour qu’il attrape mes deux mains. Être sa moto et l’entendre faire les bruits du moteur, un grand sourire dans les yeux
3- Les petits matins
Entendre la porte de ma chambre s’ouvrir au petit matin. Écouter des petits pas léger, hésitants. Ouvrir les yeux et voir le petit, son doudou Castor dans les bras, le pouce dans la bouche. L’aider à monter sur le lit, et le sentir se blottir entre son père et moi
- Entendre la porte de ma chambre s’ouvrir au petit matin. Sentir une masse s’abattre sur le lit. Voir le moyen marcher à quatre pattes entre son père et moi. Le sentir se glisser sous les draps et s’installer entre ses parents. Sentir sa main chercher la mienne sous les draps
- Entendre la porte de ma chambre s’ouvrir au petit matin. Puis plus un bruit. Ouvrir les yeux et voir ma grande, ma Ririe me regarder en se demandant si je dors ou si je suis morte. Me pousser un peu, faisant grogner les deux enfants déjà présents dans le lit. Ouvrir le drap. La voir se glisser dessous, tout contre moi. La laisser mettre son museau dans mon cou, sentir son cœur ralentir, son corps s’apaiser petit à petit
- Ne plus avoir de place dans le lit, être entassés comme des sardines. Réclamer à mon homme un lit plus grand pour que l’on puisse tous y tenir facilement
4- Les déboires récurrents
Mettre un enfant dans la baignoire, le laisser jouer. Revenir quelques minutes après, trouver trois enfants dans la baignoire et la salle de bains métamorphosée en piscine
- Me laver les dents avec mes grands après diner. Nous bousculer tous les trois en voulant cracher en même temps dans le lavabo
- Rire en constatant que mon homme est capable de confondre les culottes de sa fille et celles de sa femme lorsqu’il trie le linge propre
- M’énerver quand le bac à T-shirt de mon Loulou, hauteur 98cm en se tenant bien droit, est remplit des hauts de son frère de 1m22
5-Leurs cheveux
Couper les cheveux de mes fils à la tondeuse. Avoir envie de pleurer en voyant tomber les boucles de Fifi. Constater avec plaisir que les cheveux de Loulou s’épaississent enfin un peu.
- Démêler les cheveux de ma fille. La menacer de lui couper les cheveux au carré si elle se plaint trop. Lui faire une tresse indienne avant qu’elle ne parte à l’école
- Rater la tresse indienne de ma fille sans qu’elle ne s’en formalise
6-Les repas
Servir Ririe en premier à table. Constater qu’elle a déjà fini son assiette alors que je viens de finir de me servir et que Fifi n’a pas encore attrapé sa fourchette
- Resservir Ririe de pates pour la troisième fois en ayant une pensée pour toute ces fois où des inconnus nous disent qu’il faudrait plus la nourrir
- Autoriser Loulou à se servir de sauce tomate parce que sa sœur vient de le faire. Puis rattraper le tube in-extremis avant que mon petit ne le vide totalement dans l’assiette
- Regarder Fifi préparer son fruit, être partagée entre la fascination et l’impatience devant tant de maniaquerie dans sa routine
7-Les jeux
Les voir sortir des meubles et accessoires dans le jardin
- Les entendre inventer leur jeu : la maitresse à la cantine dans le restaurant spectacle, le médecin qui ausculte un patient tombé de moto parce qu’il n’a pas vu superman passer en volant devant lui, la danse de la meilleure journée, etc.
- Ne pas intervenir. Les regarder juste, discrètement
- Faire semblant de n’avoir aucune idée de ce qu’ils étaient en train de faire pour qu’ils me racontent leur histoire
8-Le parc
Suivre des yeux Fifi qui tourne en boucle autour de l’aire de jeu, sur son vélo
- Suivre des yeux Ririe qui grimpe au sommet de l’araignée. Avoir le souffle coupé par la peur de la voir tomber tout en réalisant que non seulement elle ne fait pas pire que sa mère au même âge mais qu’en plus elle maîtrise parfaitement son ascension.
- Refuser de pousser Loulou sur la balançoire. Voir sa sœur lui montrer comment se balancer seul
9-Les sorties avec eux
Leur expliquer ce que l’on va aller voir. Rester sérieux quand ils comprennent de travers nos explications et imaginent que le dinosaure que nous allons voir sera un vrai
- Constater qu’ils sont captivés par leur découverte.
- Profiter allègrement du fait qu’un rien les émerveille
10-Les soirées sans eux
- Parce que, si nous les aimons très fort, Monsieur-Mon-Mari et moi aimons aussi quand ils dorment à l’étage et que nous pouvons envisager une conversation sur des sujets d’adultes sans interruption par des « cacas prooutt »
- Ne rien faire, assise à côté de mon amoureux, lisant ou regardant la télé main dans la main
- Souffler, tout simplement
Nota : un tel article m’aurait été impossible il y a 4 ans. Même si je comprends les mamans nostalgiques du premier âge de leurs enfants, la seule chose qui me manque aujourd’hui de leur époque nourrisson est le portage, quand j’avais mon tout petit contre moi dans l’écharpe.
Crédit photos : 3enfantsen3ans.com,
Article non sponsorisé
Très mignon cet article! Je m’imagine dans 4 ans en te lisant.
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Oh oui, il y a une foule de ces petits riens du quotidien qu’on aura malheureusement tôt fait d’oublier… Des sensations que malheureusement on enregistre pas, alors ce genre d’articles en est un agréable témoignage qui sera un jour un joli souvenir!
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Oui, tout à fait… cet article date déjà : certains petits riens qui y sont notés ont disparus avec la rentrée.
Bientôt tu ouvriras un nouveau chapitre de ces jolis souvenirs….
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De jolies choses du quotidien… ❤ Des petits riens qui font tout…
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Merci. Oui, c’est totalement anodin, banal… et tellement savoureux ! Le bonheur, c’est comme plein de petites choses piochées un peu partout, j’en suis de plus en plus persuadée
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Très joli billet empli de tendresse 🙂
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Merci. J’avais envie d’un peu de douceur dans ce monde de brutes (et cette actualité si riche en horreurs)
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Comme toi, je n’ai aucune nostalgie de la période petit bébé si ce n’est de sentir cette petite boule chaude contre moi. Mais mes enfants sont câlins, ça compense ! je me retrouve beaucoup dans les jolis moments que tu racontes 🙂
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La grossesse : j’ai détesté !
Les premières semaines : j’ai peu de souvenir autre que la fatigue et cette sensation de pleinitude quand la petite boule d’amour se trouve contre soi. Peut être seraient ils mieux fixés si j’avais tenu un blog dès leurs premiers jours ?
Le temps file, mais il y a de jolies choses à tous les âges, à nous de les voir 🙂
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