#10 du mois·Argh·Le quotidien

Ce n’était pas prévu, et puis

Au lycée, la professeure de français nous avait fait étudier une lettre de Colette à sa fille. L’auteure racontait qu’elle se sentait démodée, que la vie allait désormais trop vite pour elle avec les voyages en train vapeur ou les mœurs qui évoluaient plus rapidement qu’elle ne pouvait l’assimiler. Du haut de mes quinze ans, je l’ai pensée rétrograde. Au début des années 90, j’étais certaine que le progrès représentait forcément l’avenir, qu’il pouvait tout, pour tous.

Aujourd’hui, je n’en suis plus du tout persuadée.

3 enfants en 3 ans chapeau ce n'etait pas prévuEn début d’année, je me suis interrogée sur la suite à donner à 3enfantsen3ans.com. Crée à une période où mon activité professionnel me laissait (trop) plus de temps que ces derniers 12 mois, le cadre de mon blog ‘parler des enfants’ ne me correspond plus. En écrivant ici, il y a une route que j’ai découverte et prise qui parle de rencontres avec de magnifiques plumes et d’intéressantes personnalités. Mon style s’affine au jour le jour. Je gagne en assurance au point de travailler un parallèle sur un projet de plus longue haleine dont j’ose parler à mon entourage. Je continue (donc) à vous parler ici avec plaisir, même si c’est peut-être un peu différemment et nettement moins souvent.

Eric-Pickersgill-Removed-Chris'_Grass_Bussiness-Low-ResolutionEn écrivant ici, je n’ai pas choisi la route des ‘influenceurs’ que je visais au départ. Malgré mon envie de reconnaissance, j’ai rapidement compris que ce chemin ne me correspondait pas. Tenir un petit blog (comme celui-ci) prend du temps, mais ce n’est rien comparé au temps que consacrent les professionnels à leurs sites : entre le travail de référencement et la production de matière pour la communauté, bloggeur pro est un métier chronophage, dans lequel les 35h sont faites doublement dans la semaine. Même avec tout ce travail, tout ce don de soi (parfois jusqu’à son intimité), le succès, la reconnaissance ne sont pas garantis (sans parler des revenus).

Par ailleurs, comme Colette, je me sens dépassée par l’évolution de la société contemporaine. Cette sommation permanente à ‘paraître’ et se ‘montrer’ qui prend le pas sur ‘être’, ‘faire’ ou tout simplement ‘vivre’ me dérange de plus en plus.

En début d’année, j’ai parlé de l’injonction à la consommation de la société contemporaine. Cette fuite en avant vers toujours plus, toujours ‘mieux’ se cristallise à mon avis dans un objet tout simple que nous possédons tous (il est peut-être dans votre main là maintenant) : le smartphone.

Les smartphones ont révolutionnés notre vie en quelques années.

En 2001, mon premier téléphone m’a été offert par Bouygues à la signature de mon premier abonnement. Jusqu’en 2013 je n’ai pas déboursé d’argent pour changer de téléphone. Un jour, les réseaux sociaux ont pris de l’importance ‘grâce à la 4G’. Depuis, tout a changé.

La mutation a été rapide

Moins de 3 ans se sont passés entre ma première et ma troisième grossesse (le nom de ce blog n’est pas un hasard). J’ai l’impression que c’est pendant ces trois années que l’évolution a eu lieu. Entre 2011 et 2014 l’influence des réseaux sociaux sur notre vie quotidienne s’est développée de façon exponentielle. Dans le même temps, à la même vitesse, dans l’autre sens, j’ai la sensation la qualité des informations que l’on peut y trouver s’est détériorée. L’actualité des derniers jours semble donner raison à mes pires inquiétudes concernant le crédit à donner à ce que relaient les médias ou les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, nous passons notre vie les yeux rivés sur des téléphones intelligents qui nous rendent parfois stupide.

eric-pickersgill-removed-kelly-low-resolution.jpgOn ne sait plus chercher dans un dictionnaire, on ne lit plus de livre, on ne fait plus de jeux de société… tout est dans nos appareils, la technologie le fait pour nous.

On réagit vite, fort, tout de suite à tout et, surtout, on ‘partage’ son opinion avec la terre entière (comme si ce que l’on peut penser pouvait avoir de l’importance).
Il y a quelques mois, j’ai réagi violemment à un article de presse racontant un accident automobile (c’est assez rare de ma part, à ma décharge il était tard). Avec beaucoup de douceur, une amie m’a fait comprendre que je n’avais pris aucun recul face à une information totalement sortie de son contexte.

En quelques mots, Lynette* (dont j’ignore si elle suit le blog) m’a fait réaliser que je sombrais dans la facilité. Obéissant à l’injonction insidieuse d’avoir une opinion sur tout, j’enfonçais des portes ouvertes sur la médiocrité en réagissant trop vite (trop fort) à des articles pute-à-click sans aucun fond.

Manquer de recul me vexe d’autant plus que je combats la désinformation sur le net depuis officiellement une quinzaine d’années (cela ne me rajeunit pas de compter).

L’accélération a eu des conséquences.

Eric-Pickersgill-Removed-TEDxBend-Low-ResolutionEst-ce que l’on a besoin de tout savoir en temps réel, quitte à entendre de nombreuses informations fausses ?
N’aurait-on pas intérêt à laisser un peu de temps aux journalistes pour collecter les informations (et les recouper/vérifier) avant de nous les transmettre ?
Est-ce que Paul, Jacqueline ou Josiane ont des opinions qui reflètent réellement la pensée des personnes concernées par une situation ?
Et qui sont Paul, Jacqueline ou Josiane pour commencer ?

A-t-on besoin de tout savoir ? Est-on capable de tout comprendre ?

Les médias cherchent l’audience, leur point de vue est donc forcément orienté vers le sensationnel, quitte à raconter des billevesées** puis revenir dessus nous racontant une histoire noire puis blanche, au lieu d’une vérité en nuance de gris.

Est-ce que vous voulez ? Est-ce que je veux ?

Symbole de notre société, le succès d’Alexa  me laisse songeuse. Aujourd’hui nous laissons un appareil nous écouter H24… Cet appareil peut régler la température de notre maison, faire nos courses à notre place, nous dire comment nous habiller et trouver le titre de la chanson que l’on écoute.

Ai-je besoin que la température chez moi soi réglée au 1/10° près ?
Ai-je besoin d’acheter les choses en ligne plutôt que de faire tourner les commerces autour de chez moi ?
Ai-je besoin d’un logiciel pour m’indiquer la météo quand je peux regarder par la fenêtre ?

Est-ce que le film Terminator sera bientôt une réalité ? Pour mémoire, la guerre entre les robots et les humains menés par John Connor a lieu en 2029… Le scénario de James Cameron, moins fun que celui de Retour Vers le Futur 2 (dont l’action se déroule en 2015) devient chaque jour un peu plus plausible.

Qui domine l’autre, l’homme ou ses jouets technologiques ?

Sans sombrer (totalement) dans la paranoïa face à la manipulation dont je me sens l’objet, je me pose une question toute simple : quelle est l’utilité d’un smartphone ?

En théorie, un smartphone permet des gagner du temps : Gogole répond immédiatement à toute question, pas besoin d’attendre le weekend pour acquérir cet objet qui fait envie.

Gagner du temps, vraiment ? Pour en faire quoi ?

La réponse me concernant est un peu glaçante : j’ai dépassé le niveau 600 du jeu Angry Birds en quatre mois…

eric-pickersgill-removed-cody_and_erica-low-resolution.jpgLe temps que me fait gagner la technologie à la maison (hors Alexa et ses copines qui sont bannies de mon intérieur), est essentiellement utilisé à le perdre. Je passe de trop nombreuses heures sur Internet à zapper entre les jeux et les réseaux sociaux.

Je suis accroc

Lorsque je regarde la télé, je joue sur mon téléphone-plus-intelligent-que-moi.
Lorsque j’attends à la caisse du supermarché, je regarde si j’ai des messages sur mon téléphone-plus-intelligent-que-moi.
Lorsque je suis au toilette, je regarde les photos sur Instagram sur mon téléphone-plus-intelligent-que-moi.
Lorsque mes enfants font des trucs sympas ou drôle, je les prends en photo avec mon téléphone-plus-intelligent-que-moi puis j’envoie ces clichés.

Le plus triste est que j’ai conscience de tout ce que je pourrai faire (à commencer par dormir plus) si je ne passais pas ma vie à regarder mon écran.

Je me surveille

eric-pickersgill-removed-cameron-low-resolution.jpgPour ne pas sombrer totalement dans la dépendance, je respecte des règles simples : le téléphone passe la nuit dans la cuisine, j’évite de l’avoir en main quand mes enfants sont près de moi. Bien sûr je ne l’utilise jamais au volant ou à table. Enfin, les appli de RS n’ont pas le droit de me notifier sur le smartphone, sauf whatsap’ que je coupe quand je suis au travail.

Ce n’est pas suffisant

En 8 ans, cet objet de petite taille et d’un peu plus de 100 grammes a pris trop d’importance dans ma vie. Passer des appels avec est devenu son utilisation secondaire. Mon téléphone-plus-intelligent-que-moi est à la fois mon agenda, mon assistant courrier, ma console de jeu, mon appareil photo. J’en viens à penser que s’il faisait la lessive et la vaisselle mon mari aurait probablement un peu de souci à se faire concernant notre union !

Que faire ?

Le constat est là. Si j’ai arrêté de jouer à Angry Birds (la difficulté à passer les niveaux m’a aidée), je n’ai pas encore désinstallé l’appli.

Me brancher sur de bons livres le soir m’aide beaucoup à la déconnection. Mais je n’ai pas trouvé de solution en journée à part me surveiller au quotidien. Alors si vous avez des idées, je suis preneuse.

  • Oui Lynette existe et non ce n’est pas son prénom dans la vie réelle.

** Trop fière d’avoir casé ce mot. Définition de billevesée : idée creuse voire stupide, parole totalement vide de sens.

3 enfants en 3 ans ce n'etait pas prévu.jpg

 

Pour aller plus loin, voici des statistiques sur l’addiction aux smartphones (désolé, c’est en anglais)

Crédit photos : ©EricPickersgill, 2019 pour les smartphones (je me suis autorisée des recadrages, les photos originales sont disponibles à la vente sur son site officiel ici), Peter H/Tama66 de Pixabay et 3enfantsen3ans.com

 

Thèmes 2019 de #10dumoisLe #10 du mois est un rendez-vous blog. Il s’agit, à date fixe, de publier un article sur un thème imposé (les explications du concept sont ). Le #10dumois, est pour moi l’occasion de faire un article d’un genre différent, puis d’aller découvrir ce que les collègues, avec leurs blogs très variés, ont produit .
Ce mois ci  le thème est « Ce n’était pas prévu et puis »

 

18 commentaires sur “Ce n’était pas prévu, et puis

  1. C’est un questionnement que j’ai depuis longtemps, j’en avais d’ailleurs fait un article (sur le fait encore plus large qu’on finit par perdre tout sens critique), mais effectivement cette interface si pratique qu’est le net nous fait perdre de vue nos besoins essentiels, même quand on s’en rend compte! C’est vraiment flippant…

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    1. En effet, je me souviens de ton article qui est l’un des points de départ de ma réflexion.
      C’est assez compliqué comme problématique. Quelques fois je me dis qu’on accepte ces chaines sans même y penser… et qu’un jour le boulet va nous peser d’un coup mais qu’il sera trop tard : nous serons totalement prisonniers

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  2. Nous sommes nombreuses à faire le même constat. Unbrindemaman partageait la même chose hier sur son fil Instagram. Je me rends compte aussi que je passe trop de temps sur mon téléphone. C’est une vraie dépendance induite par les smartphones, qui modifient le fonctionnement du cerveau. Je vais sans doute installer un compteur de temps passé sur mon téléphone, je te dirai si je trouve une application sympa.

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    1. Ah oui tiens, cela m’intéresse ! Il faut que je me trouve des garde fou
      La prise de conscience fait son chemin chez beaucoup d’entre nous, elle sera peut être suivie d’effet ?
      Cette semaine j’ai entendu qu’un collectif attaquait les créateurs du jeu Fornite car la structure même du jeu serait conçue pour rendre addict. Là aussi il y aurait beaucoup à dire sr le sujet, les jeux vidéos peuvent être une véritable drogue

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  3. C’est très intéressant. Je suis consciente de mon addiction, j’avais un doute et les remarques de mon nouveau chéri me font en prendre conscience. Pour moi, je ne vois pas d’autre solution que de tout couper quelques temps pour me déshabituer. A chaque fois que j’essaie je reviens finalement en arrière…

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  4. Comme pour mes enfants et les jeux vidéos, il est très difficile de fixer un cadre aux adultes sur l’utilisation des smartphones à la maison alors j’ai commencé par moi.
    Avant, j’avais tout le temps mon téléphone sur moi et mes notifications étaient sur vibreur. Du coup, je passais mon temps à jeter un coup d’oeil à mon téléphone ce qui me coupait du moment présent, de l’échange… J’ai tout mis en mode silencieux (sauf les sms) et quand je suis au travail, je pose mon téléphone à proximité mais je ne le consulte qu’aux moments des pauses.
    Pareil à la maison. Quand je rentre, je le pose sur la console et je ne le consulte qu’une fois les enfants couchés.
    C’est une véritable addiction les réseaux sociaux et encore plus quand on multiplie notre présence sur ces derniers.
    En prendre conscience, c’est déjà une très bonne chose. Ensuite, se fixer un cadre et s’y tenir, c’est plus compliqué…

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  5. Ce petit objet se fait facilement discret mais dès qu’on s’en éloigne, le malaise nous gagne. « Et si je loupais une info capitale ?! », « et si on cherchait à me contacter d’urgence?! ». La tension interne augmente et on se sent pas en sécurité. C’est dingue de voir la place qu’a cet objet dans nos vie…

    Line de https://la-parenthese-psy.com/

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    1. Bonjour et merci pour votre commentaire 🙂
      Oui, c’est totalement cela… Pourtant, il y a moins de 20 ans, nous n’avions pas peur de prendre la voiture pour un long trajet sans être joignable… Nous partions en vacances dans des endroits sans téléphone…
      Surtout, avant, le mot déconnexion n’existait pas : nous n’étions pas connecté H24…. !

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  6. Je partage ton constat, je suis consciente de ma dépendance mais tente à tout prix de la contrôler. Ma solution, c’est de ne pas m’inscrire sur les réseaux. Je n’ai que FB (c’est déjà trop à mon sens, je n’y suis que depuis 2 ans et je suis effarée par le nombreuses de stupidités qui s’y déversent quotidiennement). Reste le blog, qui à mon sens est une goutte d’eau dans cette problématique, car le blog n’entraîne pas de dépendance en soi, c’est plutôt tout ce qui s’y rapporte qui pose problème. Je vais sérieusement réfléchir à ton idée du téléphone dans la cuisine à partir d’une certaine heure.

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    1. Quelle sagesse pour les Rs !
      Suis sur Instagram (mais quasiment que pour poster) et sur FB… Me demande si cela vaut vraiment la peine : avoir une large audience n’est qu’un objectif secondaire de ce blog et je n’ai ni la compétence, ni le temps de cultiver les RS du blog.
      Bref, on a tous des trucs à travailler 🙂

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      1. Tant qu’on n’y est pas, on ne sait pas ce qu’on « rate » et donc aucun effet de manque. J’aimerais me passer totalement de FB pour le blog, mais j’y ai tout de même des abonnés fidèles qui réagissent régulièrement à mes posts…

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  7. Bonjour ! Pour notre part (famille avec beaucoup d’enfants actuellement mais couple à la base), la règle est simple : pas de téléphone solo quand on est ensemble. Au tout début de notre relation, on s’est rendus compte qu’on perdait du temps à passer ensemble en gérant nos vies sociales personnelles, alors on a mis cette règle en place. Oui, s’il faut répondre à un message, on le fait vite. Mais c’est tout. On a ausis droit de jouer ensemble sur un même téléphone ou chacun sur le sien mais au même jeu en ligne). Depuis, on n’a plus jamais été dessus.
    Les enfants ne nous voient jamais avec nos téléphones, on les regarde vite une fois que tout le monde est couché puis on profite de nos soirées à deux. S’il y a une urgence, les gens téléphonent. Tous nos amis ne comprennent pas notre capacité à ne pas répondre dans la seconde mais, au final, ça fait du tri.
    Il y a quelques années, je passais beaucoup de temps sur mon téléphone. Alors j’ai installé une limite comme les contrôles parentaux (mais je me limitais seule). Pas plus d’un dévérouillage du téléphone par heure en moyenne et maximum 2h par jour toutes périodes mises bout à bout. On trouve toutes ces informations dans les réglages des téléphones ou dans certaines applications du gestion de temps d’écran. (Aujourd’hui, sur Huawei, c’est dans les réglages et à l’époque sue Apple ça y était aussi. Maintenant, je ne sais pas.) La première étape est d’en prendre conscience. Ensuite, on prend la décision. Enfin, quand on a envie d’arrêter, il suffit de se rappeler ce qui nous a donné envie de commencer…

    D’autres solutions existent, comme retourner à un téléphone non connecté. Chez nous, toutes les notifications sont constamment bloquées sauf celles du couple (en mettant personne importante). Ça évite de se couper dans nos occupations pour lire ou répondre. Bon courage en tous cas, c’est possible et on se sent libre après !

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    1. Bonjour merci pour ce long commentaire remplit de pistes intéressantes. Le principe du timer me parait indiqué pour moi… comme j’ai moi aussi un Huawai, est ce que vous pourriez me préciser l’application en question s’il vous plait ?
      belle journée

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      1. Bonjour,
        C’est dans les réglages et gestionnaire de temps d’écran. Il est indiqué pour la journée en cours à quelle heure ont eu lieu les déverrouillages, combien et le temps passé sur chaque application. Pour la semaine, les temps d’application sont additionnés et les déverrouillages indiqués par jour.

        Belle journée à vous et bon courage 💪🏼

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